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  • Les TCA, une addiction ?

    Les troubles alimentaires : comme une dépendance à une drogue
    Une entrevue avec Vincent Dodin, psychiatre


    Les troubles alimentaires - manger trop, trop peu, de façon compulsive, irrégulièrement ou avec culpabilité - qu'ils soient graves ou légers, s'apparenteraient le plus souvent à une dépendance à une drogue, une substance ou une activité. C'est du moins l'opinion de Dr Vincent Dodin, psychiatre, professeur agrégé de psychiatrie et spécialiste des dépendances. Au Centre hospitalier Saint-Philibert de Lille, en France, où il travaille depuis plus de 20 ans, il a mis au point, avec son équipe, une méthode multidisciplinaire pour soigner les troubles alimentaires.  

    RÉSEAU PROTEUS - Puisqu'il n'y a pas de drogue en cause, pourquoi dites-vous que les troubles alimentaires sont des dépendances?

    Dr Vincent Dodin - Il y a d'abord une grande similitude de comportements. On sait par exemple que, chez les gens qui souffrent de troubles alimentaires, le fait d'avoir à suivre un rythme alimentaire normal génère de grands inconforts, très semblables à ceux que vivent les gens en manque de cigarette ou de drogue. Ensuite, quand le manque ressenti est comblé - en mangeant ou en ne mangeant pas, selon le cas -, la personne ressent un soulagement profond, mais de très courte durée. Les boulimiques disent clairement que, lorsqu'ils doivent attendre le soir pour faire leur crise, c'est-à-dire enfin s'empiffrer, elles sont tendues comme le cocaïnomane qui cherche sa dose. La tension disparaît dès qu'elles se mettent à manger, mais ce soulagement est rapidement suivi de sentiments comme le dégoût, la culpabilité, la honte, la dépression. Ce qui traduit le caractère pathologique du problème.  

    Mais, plus encore, chez tous, il y a cette incapacité à reconnaître et à tolérer les besoins normaux, ceux de faim ou de satiété. Ces personnes ressentent en permanence la nécessité de « saturer » leurs besoins.  

    D'autre part, à la base de toutes les « addictions », ou dépendances, se trouvent des problèmes de dépendance affective qui, comme les troubles alimentaires, sont actuellement en croissance.

    RÉSEAU PROTEUS - Qu'est-ce qui serait à l'origine de cette croissance des dépendances?

    Dr Dodin - Nous vivons dans une société qui produit tout ce qu'on peut désirer, même avant qu'on ait désiré quoi que ce soit. La consommation est devenue outrancière. C'est ce que, dans notre livre, ma co-auteure et moi appelons, une « société placentaire ». Une société qui nourrit les individus en permanence, qui les gave de toutes sortes de façons : divertissements, jeux, biens de consommation, confort, aliments, tout! Nous sommes, peu ou prou, des toxicomanes de la consommation.  

    Et la transformation des rôles parentaux depuis quelques dizaines d'années a joué un rôle décisif à cet égard. Les parents ont créé des enfants-rois, très dépendants de la sollicitude exagérée des adultes qui les entourent. Ces enfants n'ont pas pu apprendre et intégrer certaines limites que nous devons tous intégrer pendant notre croissance. À compter de l'adolescence, ces liens de dépendance qu'ils ont ainsi établis étant enfants évoluent vers toutes sortes de types de dépendances, alimentaires ou autres.  

    Le problème se complique d'autant que nous vivons dans une société permissive où les codes stricts ont disparu. Or, le processus de l'alimentation possède ses lois naturelles qui sont nécessaires à la santé. Un trouble alimentaire, justement, c'est de ne pas pouvoir respecter ces lois. J'ajouterais même que le manque de réflexion dont font preuve nos gouvernements sur des questions essentielles comme la protection de l'environnement, qui lui aussi possède ses propres lois et limites, ajoute à la confusion. Notre société est « toxicomanogène » : elle favorise la toxicomanie, au sens très large du terme.



    Qu'est-ce qu'un trouble alimentaire?

    On qualifie de troubles alimentaires toutes sortes de rapports malsains avec la nourriture. Ils peuvent être graves et considérés comme de véritables maladies, ou bénins, mais néanmoins très débilitants.  



    Dans la première catégorie, on classe les maladies graves que sont l'anorexie et la boulimie, qui se rencontrent parfois en alternance chez une même personne. L'anorexie va du refus de s'alimenter suffisamment à une restriction alimentaire intense.  



    La boulimie est une attitude compulsive face à la nourriture, caractérisée par des moments de crise où la personne ingurgite des quantités phénoménales de nourriture, puis, dans la plupart des cas, tente d'éliminer ce trop-plein en provoquant des vomissements.  



    Dans l'autre catégorie, on place les troubles alimentaires moins dramatiques à première vue, mais beaucoup plus répandus. Parmi ceux-ci, on retrouve les hyperphagies, qui sont divers comportements qui mènent à ingérer une quantité d'aliments disproportionnée avec ses besoins ou même avec son appétit, que ce soit en consommant trop de nourriture aux repas ou par grignotage continu. Les hyperphagiques recherchent en permanence la satiété, certains focalisant sur le sucré, d'autres sur le salé et d'autres encore sur les deux.  



    Un autre trouble relativement fréquent est le comportement alimentaire chaotique. Il consiste en un dérèglement total des rythmes alimentaires, dérèglement qui empêche l'horloge biologique interne de réguler la faim et la satiété. Il donne lieu à des excès de toutes sortes.  




    RÉSEAU PROTEUS - À votre avis, est-ce que l'augmentation de l'obésité qu'on observe partout en Occident est attribuable aux troubles alimentaires?

    Dr Dodin - Oui, j'en suis convaincu. Si les gens maintenaient une hygiène alimentaire correcte, on ne verrait pas tant d'obésité. Il y aurait celle qui relève de problèmes médicaux, tels les désordres endocriniens, mais 85 % ou 90 % des cas d'obésité, actuellement, sont liés aux troubles alimentaires. La prévalence est plus forte en Amérique du Nord, mais l'Europe suit de près.



    RÉSEAU PROTEUS - Quelles sont les conséquences des troubles alimentaires pour la santé?

    Dr Dodin - Ce sont tous des problèmes sérieux, mais qui se manifestent différemment. On sait qu'un bon nombre d'hyperphages deviennent obèses; c'est donc dire qu'ils vont connaître une ou plusieurs maladies graves liées à l'obésité. Les anorexiques souffrent tous d'une déperdition osseuse susceptible de causer une ostéoporose sévère plus tard. Si la maladie commence tôt - vers 11 ans ou 12 ans, comme ça se voit parfois -, il y aura des retards de développement. Et, dans les pires cas, elle entraîne la mort par inanition. Quant aux boulimiques, ils souffrent d'irritation chronique de l'oesophage et de détérioration des dents, mais ce ne sont pas des problèmes gravissimes. Par contre, dans leur cas, la perte de potassium peut entraîner la mort par arrêt cardiaque.



    RÉSEAU PROTEUS - Avec des collègues, vous avez créé un programme destiné spécifiquement aux personnes souffrant de troubles alimentaires graves. Quelles en sont les caractéristiques?

    Dr Dodin - Il y a d'abord le volet médical, indispensable. Puis, le volet qu'on peut appeler psychosomatique, et qui comprend trois axes : psychodynamique, psychocorporel et cognitivo-comportemental. Le premier axe consiste à travailler sur l'histoire personnelle et familiale : comment la personne s'est construite au sein de sa famille, le type de relations qu'on y trouve, les traumatismes qu'elle a vécus... Il s'agit de découvrir ce qui fait que la vie de la personne est ce qu'elle est aujourd'hui. C'est crucial parce que, à mon avis, c'est dans l'histoire familiale que repose la clé du problème. Surtout dans l'histoire non dite. Forcément, dans plusieurs cas, la thérapie s'adresse non seulement aux patients, mais à leurs familles également.

    L'aspect psychocorporel sert à reconstruire une image positive du corps; mieux : à retrouver un corps « ami ». Car, les personnes souffrant de troubles alimentaires détestent leur corps, en ont honte et veulent même, dans le cas de l'anorexie, le faire disparaître. Nous utilisons donc des moyens destinés à les remettre en contact avec des sensations physiques normales : fasciathérapie, massages ou exercices de psychomotricité, par exemple. Nous encourageons aussi d'autres façons d'entrer en contact avec son corps : les soins esthétiques, le Qi Gong, le jeu, la danse... Pour réussir une rééducation à la santé globale, il faut absolument tenir compte de ce volet.

    RÉSEAU PROTEUS - Mais il faut également que ces personnes apprennent à manger correctement, à faire des activités physiques...

    Dr Dodin - Tout à fait, et il s'agit d'une entreprise majeure! Parce que, chez les anorexiques, les boulimiques et les hyperphages, l'alimentation est une obsession qui occupe pratiquement tout le champ de la conscience : recherche de nourriture, subterfuges, camouflage, culpabilité, etc. Or cela consomme beaucoup d'énergie et de temps!  

    Dans les cas extrêmes, il y a plein d'activités normales et saines que ces personnes n'ont jamais explorées et qu'elles sont complètement incapables d'accomplir : sortir avec des amis, fréquenter des lieux publics, faire du sport... Plusieurs ont développé des phobies comme la peur d'aller acheter des vêtements. Une fois que leurs symptômes ont été réduits, ça laisse un grand vide dans leur vie qu'il faut combler par des comportements plus adaptés. Sinon, c'est foutu.  

    Quand on n'est plus enfermé chez soi, devant la télé, à manger en se disant qu'on est trop moche et trop stupide, il faut toute une démarche pour redonner du sens à son existence. L'idée de l'approche cognitivo-comportementale, justement, est de permettre l'expérimentation contrôlée de tout ce qui est bon, agréable et positif dans l'existence. Il est question, bien sûr, de rééducation nutritionnelle et d'activité physique, mais il faut également un important travail sur l'estime de soi et les nouveaux projets de vie.



    Lucie Dumoulin - Réseau Proteus

  • Souvenirs

    Enfant unique, j’étais une petite fille menue, renfermée, travaillant bien à l’école, gardant ma tristesse pour moi.
    A 12 ans, je traversais les rues les yeux fermés, me faisais vomir quelquefois, pas pour maigrir mais pour soulager une tension, planer .

    1988
    15 ans et quelques mois. Début de l’hiver, mois de février
    Après ces attouchements que j’ai subis (je ne peux pas raconter le détail, juste que c’est arrivé une fois et que mes parents étaient présents mais n’ont pas vus), je ne peux pas en parler et même je nie quand on me pose la question. Je me sens sale, dégueulasse, coupable, je me récure au gant de crin, me mutile les bras au couteau, je voudrais disparaître, voir fondre cette masse de chair. Mes pensées m’insultent, me traitent de tous les noms, je souhaiterais être morte.
    Je fais 51kg au départ (pour environ 1m60), me sens soudainement grosse, trop « femme », de trop.

    Je m’aperçois qu’en mangeant moins, je suis plus calme, moins stressée, j’ai de moins en moins faim, c’est facile. Je mange normalement au repas familial (ai toujours été très difficile au niveau nourriture, il y a plein d’aliments que je n’aime pas) me fait vomir après.
    C’est mon secret, je n’ai même pas l’impression que ce comportement n’est pas « normal », c’est ma manière de me sentir « bien », ça fait partie de moi.
    Je maigris très vite, cachée sous mes vêtements larges, je fais illusion, j’ai toujours eu le visage rond, jamais émaciée même au plus bas.
    Personne s’en aperçoit, mes parents sont dans leur problèmes de couple, sont en train de se remettre ensemble plus ou moins, enfin c’est compliqué. Je ne dis rien même à ma meilleure et seule amie au lycée.
    Je ne me pèse jamais mais la « masse » disparaît et ça me plait, je flotte, ai quelquefois des problèmes de concentration, des crampes la nuit, mal partout, froid, des coups au coeur mais je continue car mon moral est meilleur, n’ai plus envie de me couper.
    Je m’intéresse à la diététique, apprend l’existence des calories alors qu’avant je m’intéressais plutôt à la « texture » des aliments. Ma mère est au régime, je lis ses bouquins, trouve que les menus proposés sont gargantuesques…
    Le printemps arrive, je me pèse, 43 kg, je me trouve encore « trop », il faut que je descende encore, je ne vois pas la différence, si au buste, je peux toucher mes os, et plus de seins mais les fesses et les cuisses restent trop grosses. Je n’ai plus mes règles mais à l’adolescence les cycles sont irréguliers et ca fait un souci en moins.
    Je ne change rien mais je mange moins aux repas familiaux, jugeant que je vomis forcément mal puisque mon bas du corps est toujours pareil, j’arrête la viande, je suis végétarienne comme maman. Diminue légumes, fruits, produits laitiers.
    Mais je commence à boire de l’alcool, à piquer des tranquillisants et des somnifères dans l’armoire familiale et à faire les pharmacies pour m’en procurer. Je me défonce tous les jours, état très calme, je plane
    Je ne pense qu’à « ça », diminuer de masse et fuir la réalité. Je fume des cigarettes en cachette aussi. Je suis une dissimulatrice née, j’imite la signature de mes parents pour sécher les cours, picoler et me défoncer, moi l’ex bonne élève.
    Lis énormément pour moi mais je dois redoubler ma seconde, forcément mes notes s’en sont ressenties, ce n’est pas catastrophique, je frise la moyenne mais insuffisant pour passer en première.

    Juin, sous mes grands tee-shirts, je fais 40-41kg, je suis crevée, mal physiquement mais je ne change rien. Je tombe sur le livre : Le Pavillon des enfants fous de Valérie Valère et me retrouve dans sa façon de penser, dans sa violence. Je me dis que pour elle c’est beaucoup plus grave puisqu’elle est fait trente kilos, je ne suis pas anorexique puisque j’en fais 10 de plus.
    Mais je prends conscience qu’à un moment il faudra que je m’arrête car si je maigris trop, on s’en apercevra et m’enverra à l’hôpital et ça n’a pas l’air drôle.
    Je remets le changement d’habitude à plus tard, je suis dépassée, garder un repas, me sentir lourde me paraît impossible. Pourtant je ressens la faim que je masque sous l’alcool, il m’est arrivée de bouffer un morceau de pain parterre dans la rue tellement j’étais mal.
    Je fais encore « bonne figure » à l’école, devant les parents, cache ma nudité alors que je redécouvre mon corps, des os apparaissent alors que je ne savais pas qu’ils existaient, je les sens et les vois dans mon miroir. Je suis crevée, crampes, hypotensions…
    Je m’inscris en camps de jeune en Bretagne pour le mois de juillet pour 3 semaines, c’est la première fois que je pars sans mes parents, je suis contente bien que j’appréhende, vais je pouvoir manger/vomir comme à la maison ?
    La veille de mon départ, je me pèse : l’aiguille oscille entre 38 et 39…

    DECLIC. Si je continue, je ne pourrais plus m’arréter mais je ne sais pas comment arréter.
    Il faut que j’arrète, ça me provoque une angoisse abyssale, mais il faut que je remonte.
    En camps itinérant sous la tente, repas communs, sandwichs, impossible de se faire vomir discrètement, toujours quelqu’un à moins de 50cm… Impossible de picoler.
    Je mange, je suis malade physiquement et dans ma tête. Mon estomac rejète, je me fais une violence terrible en voulant tout manger même le gras, le pain. Je souffre encore plus physiquement que quand je ne mangeais pas, je ne suis plus anesthésiée, je me renferme, ne participe plus au groupe, l’animateur me prend à part pour que je m’intègre mieux, vole dans les magasins de souvenirs…
    Je décide d’y aller progressivement sinon je vais me suicider avant la fin du séjour, et je ne veux pas causer de problèmes aux gens du camps plutôt sympas et surtout je ne veux pas qu’on sache tout ce que j’ai dissimulé et surtout je devrais avouer pourquoi je vais si mal.
    Je me concentre sur des conneries, pas les calories mais les textures couleurs des aliments dans un certain ordre, blanc, vert, un certain nombre de mastiquage par bouchée.
    Je suis tellement obsédée par ça que j’oublie que je suis mal et surtout je garde TOUT.
    Je fume comme un pompier, ca me déculpabilise de me nourrir d’air après la matière. On marche beaucoup, ca me calme, mes muscles resurgissent
    Et surtout je ne me regarde pas, il n’y a pas de miroir, nullepart mais mon corps gonfle vite les vètements se rétrécissent sur moi. En fait, je lutte et je ne le sais pas.
    La vie a repris le dessus mais je suis vraiment de nouveau déprimée, même avec le sport (20km par jour).
    A mon retour de camps, je pèse 46kg, je n’en reviens pas d’avoir repris si vite. Tout le monde me trouve bonne mine.
    Bizarre, ma meilleure amie revient d’un autre camps en ayant terriblement maigri : 40 kg.
    Voilà le récit de mes premiers déboires avec la nourriture.

    Année 1988 toujours, fin juillet je rentre à la maison après ces 3 semaines dans la nature au camping.
    Je me regarde dans la glace, ce corps m’a trahi, il a retrouvé le dessus, j’ai retrouvé mes « rondeurs », me pèse : j’ai pris pratiquement 10kg depuis le mois de juin. J’ai toujours perdu et regrossi très vite ; encore aujourd’hui je peux prendre 5 kg en une semaine, en reperdre 10 en un mois.
    Je vois ce corps comme un aspirateur à calories mais surtout je me suis laissée aller, j’ai CAPITULE.
    Au camping, pas de miroir, pas de siège dur qui fait mal au c.., j’ai fait absolument abstraction de ce corps et il s’est mis en pilotage automatique. D’ailleurs j’en fait abstraction depuis plus de 6 mois, j’aimerais qu’il n’existe pas, toute substance est bonne pour l’anesthésier. Si je n’avais pas grandi dans une petite ville tranquille de province, j’aurais fini droguée ou prostituée tellement non seulement je n’ai aucune estime mais je voudrais que ce corps disparaisse.
    Bref, toute la douleur morale, l’angoisse remontent avec l’aiguille sur la balance, intacte, cinglante bien plus terrible que les douleurs physiques.
    J’ai des douleurs horribles à l’estomac, un nœud, un serpent de douleur lové au creux du ventre : entre l’angoisse, l’alcool, les vomissements, les médocs, la ré alimentation trop rapide, je ne sais pas à quoi c’est du et je m’en fous.
    Il faut que je me reprenne.
    Au moins quand je perdais de la masse, je dominais, maîtrisais quelque chose ; là je sens l’ascension qui ne s’arrêtera jamais comme si on m’avait rajouté une couche de chair sur le corps.
    Je n’ai plus aucune idée des contours de mon corps, je me cogne sans arrèt.
    Je suis crevée et n’ai même plus le courage de vomir mes repas tellement j’ai l’estomac bousillé.
    Et surtout la faim revient, j’ai nourri ce corps, le traitre en réclame toujours plus, quémande jour et nuit.
    Je suis triste, déprimée. En plus c’est la rentrée, ma meilleure amie qui redouble aussi n’est pas dans ma classe, « ils » ont jugé bon de nous séparer. Je la vois aux poses mais je suis seule.
    Le couple de mes parents est encore en crise, je ne veux surtout pas être un poids supplémentaire, je veux être « trans-parente ».
    Là, je me rends compte de mon immense dépression , je ne me souviens de rien à part des musiques, des chansons et des films que j’ai vus. Le grand bleu, l’âbime.

    Surtout, j’ai « oublié » pourquoi tout ça a commencé, à force de dissimuler, c’est le black out relégué vers l’inconscient… pour 10 bonnes années.
    Je réduit littéralement les clopes, passe d’un paquet par jour à un par semaine et n’achète plus d’alcool, toujours à cause de l’estomac mais prend des tranquillisants, des somnifères qui me ralentissent et me calment.
    Je lutte contre la faim mais un jour, 1ère crise de boulimie, je dévore le frigo, suis ballonnée mais garde tout.
    Je reprends les livres de régime de ma mère, apprend le livre des calories par cœur, compte tout en décidant de ne pas dépasser 1000 par jour, je vise 999 maxi.
    Je suis une dingue des nombres et de leur symbolique, c’est là que je commence à m’intéresser à la kabbale et la numérologie : entre le nombre de masticages, le nombre de calories ingurgitées, il faut que ce soit un beau nombre symbolique, une œuvre d’art.
    Je me prépare des mixtures dégueulasses genre jus de fruit/café soluble pour bien me dégoûter avant et après les repas.
    Après ces mixtures, vomissements non provoqués, douleur à l’estomac, haine de moi.
    Mon corps est une bête sauvage que je n’arrive plus à dompter.
    Une semaine de crises de boulimie, des jours et des semaines de répit puis re belote

    Je m’accroche au lycée : étudie doublement, commence à m’intéresser à la philo, à la psycho, à la spiritualité, à l’ésotérisme.
    Je suis boulimique de lectures, lis un à deux bouquins par jour.
    Passe ma vie dans les bibliothèques et les supermarchés pour racheter ce que je bouffe.
    J’écris des poèmes tristissimes, un roman narrant une correspondance entre une ado (moi) et une religieuse. Je m’autocensure en brulant mes textes.
    J’ai une activité intellectuelle énorme : je lis en vrac tout Freud, Dolto, Camus, la vie des saints, Guy Gilbert…
    Moi qui n’ai jamais eu d’éducation religieuse, même pas baptisée, je me réfugie dans les églises et les cimetières et prie à ma façon.
    En fait, j’ai la foi depuis toujours mais n’ose pas en parler à mes parents athées et agnostiques, encore plus maintenant avec toute cette M...., cette souffrance, je me dis que ce n’est pas toute seule que je trouve la force de tenir, je suis aidée, protégée contre cet ennemi intérieur qui me bouffe tout semblant de Vie.
    J’écoute Mylène farmer, Depeche Mode, je marche énormément dans la ville, dans mon monde avec mon walkman sur les oreilles.
    Tour à tour je suis baba cool puis gothique, mais toujours habillée comme un sac avec des trucs informes qui dissimulent le corps qui grossit maigrit mais surtout grossit
    Je dépasse les calories prévues un jour sur deux, il m’était plus facile de jeûner complètement que de me restreindre et garder.
    Je déteste ce corps que je détruis moins.
    J’ai de nouveaux amis avec qui je découvre les joints, d’abord occasionnels puis réguliers.
    J’arrive en cours complètement stone sur ma chaise.
    Je m’en fous je me suis défoncée au boulot cette année, fin d’année scolaire 1989, je passe en première largement.
    Fumer me donne encore plus faim de sucré, de chocolat : là je prépare mes crises à l’avance, méthodiquement, à heures fixes. Rouler, fumer, lire bouffer, vomir

    Le temps passe, j’ai 17 ans mes parents se séparent à nouveau, ma mère va vivre à 1000 km, je reste en tête à tête avec mon père dépressif avec qui je n’ai jamais communiqué.
    Je m’occupe de tout à la maison car lui ne va pas bien : papiers, ménages, courses. Il travaille, rentre tard, je suis une vraie fée du logis, je grignote ce que j’aime, n’y pense pas.
    Ca m’occupe tellement que ça me responsabilise et que les crises s’estompent, je fume un peu mais me détache de la bouffe, je suis en train de guérir des TCA sans m’en apercevoir, c’est arrivé dès que ma mère est partie (dès que je l’ai remplacée, dirait les psy).
    Je tombe même amoureuse, c’est très romantique, très pur, j’essaie d’avoir une relation sexuelle ivre morte car ce n’est pas possible autrement cette déchéance (ça me rappelle trop l’événement que j’ai « occulté » où Il m’a fait boire pour la 1ère fois et en a profité). Bien sur, je n’y arrive pas, passe mon bac français brillamment toujours vierge.

    Année 1990/91 : le père de ma mère, mon grand-père préféré meure, il était médecin. J’ai des souvenirs d’une tendresse inouïe avec lui, c’est la force tranquille, bienveillante, douce, tout ce que j’apprécie chez un homme. Je suis sure que de la haut il me protège encore aujourd’hui.
    L’année du bac, je régresse, demande un cochon d’inde pour mon anniversaire que je nomme Narcisse en hommage à une chanson d’Hubert-Félix Thiefaine dans « Dernières balises avant mutations », ne bouffe que du mou, fromage blanc, petits pots, m’achète des peluches, me love contre mes chats adorés, mes petits trésors de confidences.
    Je suis une toute petite fille, je regarde le Top 50 et les années collège.

    Après mon bac en 1991 je quitte ma province pour une autre, à 1000km de là, pour rejoindre maman avec Narcisse dans une boite en carton.
    Je m’inscris vaguement à la fac en touriste en attendant d’intégrer l’école qui m’intéresse l’année d’après; j’ai choisi de travailler dans le social, d’aider les autres.
    Pour moi qui ai toujours été autiste et solitaire, c’est un véritable défi mais paradoxalement j’adore les gens, essayer de comprendre comment ils fonctionnent…etc.

    Cet été là je découvre le sexe, d’abord avec un homme de 35 ans mon aîné, puis des aventures de boite mais toujours alcoolisée sinon ça me dégoûte trop, je prends des risques, le Sida existe, je le sais.
    Je bois beaucoup, beaucoup de whisky d’abord le week-end puis tous les soirs puis je cache les bouteilles dans ma chambre, les transvasent dans des bouteilles d’eau.
    Je ne me sens pas alcoolique comme je ne me sentais pas anorexique ni boulimique, je suis une intermittente des troubles du comportement.
    Je passe mon permis, va en boite toute seule, vis la nuit et picole.
    La bouffe n’est vraiment plus un problème, je picore et bois, ivre tous les jours.
    Sensations fortes : sexe ivre morte, je ne compte plus les partenaires, mon corps est toujours un objet, je me sens comme une prostituée.

    1992 Rentre à mon école, j’arrête les aventures et l’alcool sauf pendant les vacances d’été, en plus je tombe raide dingue amoureuse d’une fille et ça me trouble, je lui cache mais nous sommes très proches.
    . Là je bosse vraiment, redeviens la bonne élève.
    Mon poids est toujours en yo-yo, j’oscille entre 45 et 55 kg sans arrêt, ai des crises de jeun, mais plus de boulimies, les vomissements ne sont qu’un souvenir ancien.
    Le temps passe, mes études me passionnent.
    Un jour on monte un spectacle de prévention dans une école maternelle genre « ton corps est à toi » avec comme support un conte de fée et de la musique, ça passe super bien auprès des gamins. Je joue le rôle de l’agresseur…
    Je ne fais pas le lien.
    Théatre de l’opprimé pendant les études, je joue une fille violée, je ne fais toujours pas le lien.
    Je ne sais plus qui choisit les sujets mais il n’y a pas de hasard.

    Je voudrai simplement dire ce que j'en retiens aujourd'hui :
    ces comportements autodestructeurs ont été dominés par la dissimulation : à moi même, à mes parents, tout les gens qui auraient pu venir à mon aide, et tout cela pourquoi pour protéger mon agresseur, mes parents, bref nier tout désir propre et accepter de ne pas aller bien et de le dire.
    C'est bien plus tard à 23 ans quand j'ai pris mon indépendance que je me suis autorisée à m'écrouler officiellement dans la dépression après un deuil et là ma maman m'a aidée puis les médecins et les personnes compétentes et là les souvenirs douloureux sont remontés. 9 années d'"antidépresseurs, je termine un cycle pour tenter de déconstruire ces pensées de mort
    J'ai du enfin y faire face, avoir ce courage, peut-être par le fait que j'avais mûri et avais des responsabilités professionnelles comme "aidante".

    Dissimuler ne sert à rien, le passé resurgit de toute manière, c'est reculer pour mieux sauter. Faire comme si rien n'était grave, que tout allait bien.

    Si j'avais consulté 10 ans plus tôt, je n'en serai pas là aujourd'hui à 37 ans.
    Il y a sept ans, une autre agression a ramené mes troubles à la surface mais là j'étais dans la vérité : procès, témoignage, indemnisation, arrestation de l'agresseur.
    Envie de justice : c'est à ce moment là que j'ai révélé à mes parents mes attouchements vieux de 15 ans.
    Tout s'est éclairci, j'ai assumé mes désirs même celui de me faire baptiser que j'avais depuis gosse. Réécrire le roman de mon histoire brûlé à l'époque.


    Là j'essaie de m'équilibrer même si c'est dur, je peux croiser mon regard dans un miroir, le reste comprends pas
    L’alcool, les vomissements sont une violence terrible pour le corps et l'âme proche d'un passage à l'acte suicidaire comme ces impulsions suicidaires, c'est du même ordre, ce sont des conduites de destruction radicales... plus masculines, plus "physiques".
    C'était une manière forte de "dénouer les noeuds".

    Souvenirs 2002-2005


    J'ai subi un abus sexuel il y a 21 ans d'un "ami" de mes parents qui a été ravivé le 20 septembre 2002 où j'ai été victime d'une agression sexuelle de la part d'un inconnu.
    J'ai porté plainte (+ test HIV) et à la mi octobre 2002, je trouve dans ma boite aux lettres une convocation des flics à me présenter au poste le jour même pour une reconnaissance d'un agresseur venant d'être pris en flagrant délit d'abus sexuel similaire. Une collègue au courant m'accompagne, c'est très dur car je souffre de surcroit d'agoraphobie et le poste de police se trouve à deux pas du lieu de mon agression.
    On me met devant une glace sans teint où se trouvent plusieurs individus, je LE reconnais d'emblée.
    Je chie dans mon froc (je croyais que c'etait juste une expression jusque là), je passe aux WC, jète mon slip et me lave.
    Au retour, on me demande si je souhaite une confrontation directe avec mon agresseur, je réponds oui, je l'avais décidé dès la convocation, même si je suis morte de trouille, j'en ai besoin.
    Il est parqué dans une cellule à barreau d'environ 3m sur 1. J'ai de la pitié pour lui et je sens monter une haine incroyable, je l'insulte puis lui dis "Tu te rends compte de ce que tu as fait, tu m'as détruite !" Il baisse les yeux (je précise qu'il ne parle ni ne comprend le français).
    Je me sens libérée d'un poids.
    Le jour même, on me dit que je dois aller au service médical judiciaire pour faire évaluer les conséquences de l'agression. Une policière m'y accompagne car je suis incapable d'y aller seule.
    Je passe devant un groupe de 5 médecins qui me questionnent, me sens comme un cobaye, un animal bizarre et fou. Ils me déclarent 10 jours d'ITT (interruption temporaire de travail, ce qui est beaucoup).

    Juillet 2003 première convocation au tribunal, je suis sans avocat, je n'en ai pas les moyens (l'agresseur lui a droit à un avocat gratuit). Je le vois devant la salle d'audience, seul, je ne ressens plus de haine mais de l'indifférence envers lui. J'attends 3 heures, vois défiler les affaires dans la salle d'audience, puis viens la mienne, je m'avance, le juge me demande si je n'ai pas d'avocat. Mais il y a un problème, ils n'ont pas trouvé de traducteurs parlant la langue de mon agresseur, l'affaire est reportée en novembre. Un avocat sur place, touchée par ma situation, un ange tombé du ciel me propose de me défendre gratuitement et me tend sa carte.

    On prepare le dossier avec mon avocat (certificats médicaux...etc).
    Arrive le jour J fin novembre 2003.
    J'arrive en avance devant la salle d'audience accompagnée de ma petite amie, je fume une cigarette avec une avocate (qui se révélera être la sienne, elle est très renommée, j'ai vu sa photo dans des magazines, elle a défendu des cas très importants).
    Puis je LE vois sur le banc devant la salle d'audience et là je suis prise de compassion, je sais que je lui ai pardonné.
    le pardon est difficile, c'est un processus long et douloureux, on est habité par son passé, fixé par les cicatrices reçues, c'est comme une sorte de mort, un processus de deuil.
    Pour moi ce n'est pas oublier ou effacer la faute mais ne pas réduire la personne à cette faute (qui est inexcusable), lui laisser une chance de ne plus faire le mal et lui souhaiter le bonheur, lui ouvrir une chance pour l'avenir.
    Avant la 2ème audience, je ne connaissais pas sa situation personnelle et je l'imaginais un bon père de famille ou un bon professionnel même s'il a commis le pire (4 depots de plaintes pour agression sexuelle dont une sur une jeune fille de tout juste 18 ans).
    Salle d'audience, 3 heures d'attente, mon affaire passe en dernier. Le juge demande à mon avocat s'il demande le huis clos, celui-ci dit non.
    Nous sommes appelés à la barre avec son traducteur, IL est à 30 cm de moi physiquement. J'ai la voix tremblotante mais je m'exprime facilement, réponds aux questions.
    Plaidoirie de son avocate : il est célibataire, sans papier, exploité dans des boulots au noir, hébergé, envoyant une partie de son argent dans sa famille d'un pays sous développé avec une soeur handicapée. J'ai de la peine pour sa situation mais je lui avais déjà pardonné avant de la l'apprendre. Il aurait pu être un riche industriel, ça aurait été pareil.
    Son avocate dit que j'avais déjà des problèmes psychologiques avant cette agression (et pour cause).
    Plaidoirie de mon avocat, je ne me souviens que d'une seule phrase à mon adresse "VOUS N'ETES PAS COUPABLE".
    Résultat : une peine de prison (il ressortira pour bonne conduite en avril 2004) et une amende (qu'il ne pourra me payer mais que j'ai reçu par l'état un an après par le service d'indemnisation des victimes).
    Je n'ai plus peur de le rencontrer, je suis libérée.

    Après ce procès (je n'avais pas revelé cette agression à mes parents), j'ai decidé de leur révéler les 2 agressions (la deuxième, plus facile, pour ricocher sur la première) separement (ils sont divorcés).
    Début décembre à ma mère : pour l'abus de mes 15 ans elle n'a rien vu mais coupe tout lien téléphonique avec cet ancien ami.

    Elle en profite pour me faire une révélation qu'elle n'a jamais dit à personne (pas même à mon père), elle a été violée alors qu'elle était enceinte de moi d'environ 6 mois (je suis née prématurée) et quand j'ai calculé les dates du mois concordent avec mon agression de 2002. Je repars avec ce poids, dois voir mon père à Noël.


    Jour de Noël, confidence à mon père dans la voiture : "Pourquoi n'as tu rien dit" ? (se referant à ma 2eme agression) "Pour pas vous inquieter, vous êtes loin". Je pose la tête sur son épaule, attends qu'il me prenne dans ses bras. Rien (mes deux parents sont très pudiques au niveau manifestation de tendresse et j'en manque cruellement).
    On fête Noël.

    On en a plus jamais parlé ni avec mon père ni avec ma mère.
    Pour mon abus, adolescente, je ne peux pas livrer tous les éléments, mais j'en ai qui laissent à penser (des paroles de cet "ami" à mes parents) que mes parents auraient du voir.

    J'ai ses coordonnées, j'ai souvent pensé à lui écrire (j'ai peur à chaque fois que je retourne dans la région de mon père de le rencontrer et même dans ma ville d'habitation actuelle où il a une sœur), je sais qu'il est marié avec sa compagne de l'époque. Je me sens encore coupable malgré des années de thérapie.
    Je ne le hais plus, je sais qu'il avait d'autres antécédents de pédophilie mais je ne lui pardonne pas, j'ose juste espérer qu'il s'est assagi car il doit approcher la soixantaine.

     

    Que dire de ces 4 années qui viennent de se passer ?

    Mort de ma grand mère préférée il y a 3 ans, dépression que j'arrive à contenir 4 mois et qui termine par une hospitalisation de 3 semaines.
    Anorexie toujours qui termine par un pic l'année derniere ou je reprends beaucoup de poids à cause de boulimie nocturne.
    Depuis je suis suivie toujours par une nutritionniste qui m'aide à garder un poids de forme mais je n'ai plus de gout pour la nourriture, je me nourris machinalement.
    Decouverte d'une hypothyroidie il y a deux ans qui me fatigue beaucoup et m'ont poussé à travailler à temps partiel.
    Là je refais le point avec une psychiatre car je me traine même avec mon traitement actuel, elle me dit cyclothymique alors qu'avant j'etais considérée borderline.
     
    Je vais mieux, les troubles du comportements alimentaires vont mieux depuis un an mais je suis toujours fragile au niveau des dependances (bouffe, clope, alcool).
  • L'ochlophobie

    L'ochlophobie est une peur irraisonnée de la foule (ochlo en grec: la foule).

    Fréquemment confondue avec l'agoraphobie, la peur des grands espaces, elle n'a pourtant rien à voir, les ochlophobes préfèrent justement les grands espaces afin de moins ressentir le poids de la foule (cette image de poids est encore la plus simple.) Si l'agoraphobe peut avoir peur de la foule en tant que masse (en lien avec l'espace), l'ochlophobe voit dans la foule une densité ou une compression, voire une oppression (également dans la peur du regard d'autrui). Dans ce sens, cette phobie se rapproche plus de la claustrophobie que de l'agoraphobie.

    Le sentiment d'oppression au sein d'une foule se manifeste au travers de diverses réactions qui peuvent mener jusqu'à une attaque de panique.

    Les symptômes les plus typiques sont un sentiment d'oppression, une irrégularité dans la respiration et la fréquence cardiaque, des nausées, des bouffées de chaleur, une nervosité et une transpiration accrues.

    L'ochlophobe finit par ne plus distinguer clairement ce qui l'entoure (que ce soit auditif ou visuel), a la sensation que le monde tourne, rend, ou encore fait un malaise. (Malaise qui ressemble fortement à un malaise hypoglycémique)

    Il convient en cas de "crise" d'isoler la personne, sans nécessairement la laisser seule, dans un endroit calme et spacieux.