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En corps libre ? - Page 17

  • Pour en finir avec le cri de la carotte

    Au fait, avez-vous remarqué? Les carottes ne crient pas.

    Parfois, enfoncer ce qu’on croyait être des portes ouvertes peut mener à d’intéressantes conclusions.

    Donc, les carottes ne crient pas.

    Pourquoi l’agneau crie-t-il quand on l’égorge, alors que la carotte reste résolument muette?

    D’ailleurs, les animaux ne font pas que crier, ils essaient de s’enfuir ou de se défendre, alors que cette idiote de carotte reste résolument plantée dans le sol et se laisse cueillir, puis découper, sans émettre la moindre protestation.

    Quelle imbéciles ces carottes. Après elles s’étonnent de se faire manger… Ha ben non, elle s’étonne pas: c’est une carotte.

    Oui mais… Les plantes sont vivantes !

     

    Voilà un sujet épineux duquel j’évite généralement de discuter quand quelqu’un met le sujet sur la table uniquement pour défendre sa consommation de viande. « Toi aussi tu manges des êtres vivants, alors laisse-moi tranquille! ». Oui, mais il faut beaucoup plus de plantes pour faire de la viande que pour se nourrir directement de plantes! Bizarrement, cet argument ne porte pas, et la très soudaine préoccupation de la souffrance des végétaux disparait aussi vite qu’elle est apparue, pour laisser place à des sujets cruciaux du genre « le goût de la viande contre celui des betteraves » ou « les végétariens sont pâles et maigres » (ha bon).

    Notons aussi que les gens qui sont si prompts à comparer une vache à une carotte s’offusqueront si vous osez comparer un humain à une vache. Tout comme les esclavagistes assimilaient les Noirs aux animaux et prétendaient que la race blanche était la plus humaine alors que les autres races étaient « plus proches des animaux », (voir un petit aperçu de ce raisonnement sur ce blog: déshumanisation), les spécistes assimilent les animaux aux plantes en prétendant que les humains sont « moins des animaux que les autres animaux », ce qui est une idée tout aussi farfelue. Quand on y regarde de plus près, c’est exactement le même raisonnement.

    Donc 99% du temps, les gens évoquent ce sujet simplement pour ne pas être les méchants mangeurs de viande face aux gentils végétariens (préoccupation totalement sans intérêt puisque je me fiche bien de savoir si les gens sont méchants ou non, et d’ailleurs les animaux maltraités et tués se fichent également de savoir si les gens qui les mangent son méchants, ignorants ou je ne sais quoi). Mais pourtant, c’est un sujet potentiellement intéressant. Car il soulève le problème du critère d’attribution de droits à un être vivant, qui comme nous allons le voir, est loin d’être définitivement réglé.

    lapincarotte.jpg

    1- Dans une pespective antispéciste, les animaux sont-ils tous des sujets de droits?

    L’antispécisme implique de traiter tous les êtres de façon juste, quelle que soit leur espèce. Si le spécisme établit une frontière inamovible entre certaines espèces et d’autres, (humain / non humains, mais aussi animaux de compagnie / animaux de boucherie qui n’ont pas les mêmes droits), l’antispéciste reconnait au contraire une continuité entre les espèces, et s’efforce de traiter chaque individu de la façon la plus adéquate en fonction de ses caractéristiques biologiques et non pas de l’espèce à laquelle il appartient.

    Pourtant, si le concept d’espèce n’est pas clairement établi d’un point de vue scientifique(1) , il est néanmoins clair que l’appartenance à une espèce peut avoir une certaine importance, en ce qu’elle implique nécessairement certaines caractéristiques de l’individu. Il est peu probable qu’une poule puisse jamais exercer un droit de vote… Pour donner un exemple moins caricatural, certains philosophes antispécistes accordent une importance particulière à la conscience de soi et accorderaient des droits particuliers aux animaux qui ont cette capacité, comme les chimpanzées et les grands dauphins (2). Un chimpanzée aurait donc des droits particuliers, non pas parce qu’il appartient au groupe « homonidés » ou à l’espèce « chimpanzées », mais parce qu’il fait partie des êtres ayant conscience d’eux-mêmes.

    La nuance est importante parce que tous les membres du groupe « chimpanzée » n’ont pas nécessairement conscience d’eux-mêmes; Tout comme les membres du groupe « humains » ne sont pas forcément tous capables de lire ou d’écrire,  de tenir un raisonnement cohérent ou de se reconnaître dans un miroir.

    Néanmoins, on peut avancer sans trop se mouiller qu’aucune huître n’est capable de se reconnaître dans un miroir. Donc l’espèce peut impliquer certaines caractéristiques qui sont importantes en matière de droits. Non pas parce qu’elles est porteuse d’une « essence » qui définit ses représentants, non pas qu’elle leur confère une importance absolue plus ou moins élevée; mais elle indique certaines caractéristiques que possèdent ses représentants (tous ou une partie d’entre eux).

    Il est faux de penser que l’antispécisme est reservé aux seuls animaux. Cela voudrait dire qu’il existe une frontière infranchissable entre le groupe « animaux » et le groupe « êtres vivants autres qu’animaux ». Or c’est faux, puisque les métazoaires (ou animaux pluricellulaires) descendent d’un ancêtre commun qui lui-même descend d’un ancêtre commun avec les autres eucaryotes, dont les végétaux; et si on remonte plus loin dans l’histoire, tous les êtres vivants descendent d’un organisme unicellulaire que les biologistes ont baptisé du joli nom de LUCA (Last Unic Common Ancestor).

    Dire que les seuls êtres qui ont des droits sont les animaux pluricellulaires, comme si les premiers eucaryotes à s’être agglomerés pour vivre en colonie avaient acquis une valeur morale particulière, ce serait aussi idiot que de penser que le premier singe a avoir marché debout avait acquis une valeur morale et qu’on doit accorder des droits aux humains et pas aux autres animaux.

    On se heurte là à une difficulté de taille en ce qui concerne l’antispécisme: comment respecter chaque individu en prenant compte de ses caractéristiques biologiques, au vu de la diversité des espèces et de la continuité qui existe dans l’évolution et dans la sentience? Chaque antispéciste a peut-être une réponse différente. En tous cas, on ne peut pas se contenter de dire que parce que la question est difficile on doit y apporter une réponse facile et injuste.

    En réalité, la majorité des antispécistes ne s’intéressent pas à la question de savoir si quelque chose est vivant ou non(3) ,mais si ce quelque chose est sentient, c’est-à-dire sensible et conscient. Et la plupart s’accordent pour dire qu’à partir du moment ou un organisme possède un système nerveux, cela lui confère un droit particulier, puisqu’il est alors potentiellement capable de ressentir du plaisir ou de la douleur (sensible).

    Cela ne règle pas totalement le problème, puisque le système nerveux, qui serait apparu chez les bilatériens (premiers métazoaires à posséder une symétrie bilatérale), n’était pas alors aussi développé que chez les vertébrés actuels; de plus, la céphalisation, et la centralisation du système nerveux, qui en font le siège des sensations et des émotions, sont apparues progressivement au cours de l’évolution, et avec cette complexité du système nerveux est apparue la conscience. Ainsi, la céphalisation est peu très développée chez les premiers chordés (ancêtres des vertébrés), tandis qu’elle est très marquée chez les primates, l’humain en particulier; les plus gros cerveaux se retrouvant chez certains cétacés. Du tunicier au tursiop, il existe toute une variété de systèmes nerveux plus ou moins complexes, sièges de toutes sortes de sensations et d’émotions.

    Il est difficile de s’accorder sur le statut moral d’un animal ayant évolué avec un cerveau peu complexe. Certains animaux possèdent quelques cellules nerveuses qui réagissent à certains stimulis. Les tuniciers par exemple, qui n’ont pas de cerveau à proprement parler, possèdent un petit circuit nerveux capable de modifier ses réponses en fonction des stimulations antérieures, autrement dit, capable de mémoire. Ils ont d’ailleurs été utilisés pour des expériences permettant de comprendre un peu mieux le mécanisme de la mémorisation chez les vertébrés. De même, les bivalves (moules, huîtres) possèdent 3 paires de ganglions nerveux et réagissent à certains stimuli (PH, température, susbtances chimiques) par exemple en se fermant et en s’ouvrant, mais aussi en libérant certaines molécules. Elles sont donc a priori sensibles, mais sont-elles conscientes?

     

    Image propagandiste de la société de protection des huîtres

     

    Ces animaux posent un problème particulier. La plupart des antispécistes leur accordent le bénéfice du doute et ne les mangent pas, car il est possible qu’ils puissent ressentir quelque chose, autrement dit que leurs ganglions nerveux soient le siège de sensations.

    En revanche, il existe certains animaux qui n’ont pas de système nerveux, soit que leurs ancêtres n’en aient jamais eu, soit qu’il ait disparu au cours de l’évolution (comme chez certains parasites). Ces animaux ne sont pas des sujets de droit, puisqu’ils ne sont ni sensibles, ni conscients.

    Il est donc faux de dire que l’antispécisme est réservé aux animaux, ne serait-ce que parce que tous les animaux n’entrent pas dans la sphère du droit.

    2- De l’utilité d’un système nerveux et pourquoi les plantes n’en ont pas

    Les antispécistes insistent parfois sur le fait que les plantes n’ont pas de système nerveux, tandis que les carnistes soulignent qu’elles répondent à certains stimulis. Mais il ne suffit pas de répondre à des stimulis pour être un être sentient. Mon ordinateur réagit à des stimulis, ce n’est pas pour ça que je lui confère des droits particuliers.
    Mais peu importe, certains arguent que les plantes pourraient ressentir la douleur, la peur ou je ne sais quoi encore. Pour inventer un néologisme barbare, c’est une forme d’animalocentrisme: puisqu’elles sont vivantes, elles n’aiment pas mourir, ou que sais-je.

    Ce point de vue est en désaccord avec la logique la plus élémentaire quand on réfléchit à ce qu’est la sensibilité et à ce qu’est la sentience. En effet, si les animaux sont sentients, c’est qu’il y a une raison à cela. La sensibilité est apparue graduellement chez les animaux au cours de l’évolution et ceux d’entre eux qui étaient les plus aptes à réagir rapidement et de façon adéquate à leur environnement ont été favorisés à un moment donné de l’histoire. Un cerveau complexe permet à l’animal de développer une palette large de comportements qui seront exprimés en fonction des circonstances et lui permettront de survivre ou de se reproduire(4) : fuite, recherche de nourriture, accouplement, etc. La conscience, pour mystérieuse qu’elle soit, n’existe pas non plus sans raison; et elle n’existe pas seulement en tant que concept, elle possède une existence physique. La pensée n’est autre qu’un ensemble complexe d’interactions neuronales; elle nécessite que diverses informations soient analysées dans un centre nerveux spécifique. Ce centre nerveux, le cortex, est le siège de la conscience.

    Le système nerveux est donc l’une des nombreuses réponses adaptatives des êtres vivants à leur environnement. Il n’est apparu qu’une seule fois, chez les animaux. Les plantes, elles, ont d’autres réponses adaptatives, ou pour parler en termes un peu finalistes, d’autres stratégies de survies et de reproduction qui ne se basent pas sur la possession d’un système nerveux, encore moins d’une conscience. Autrement dit, non seulement les plantes n’ont pas de conscience, mais surtout elles n’en ont pas besoin.

    Pourquoi une plante ressentirait de la douleur quand on la coupe, puisqu’elle est incapable de produire une réponse adéquate pour ne pas être coupée? La douleur est un mécanisme adaptatif, elle sert un but. Et si les plantes avaient une conscience, il faudrait pouvoir dire où se trouve le siège de cette conscience, son existence physique. Or, elle n’existe pas.

    Dès lors, l’existence d’une supposée conscience chez les végétaux relève d’une vision religieuse ou mystique de la vie, ou d’une simple méconnaissance de la biologie. Si les carottes ne crient pas quand on les coupe, c’est parce que les végétaux sont arrivés jusqu’à nous par des adaptations à leur environnement autres que la perception de la douleur ou d’émotions (comme la peur).

    Ca ne les empêche pas d’être vivantes et de posséder une certaine sensibilité, si on définit la sensibilité comme capacité à répondre à un stimulus. Les plantes répondent à de nombreux stimuli, notamment en modifiant leur façon de pousser (De la même façon que notre organisme répond à de nombreux stimuli qui ne passent pas par le système nerveux et qui échappent donc à notre conscience; comme par exemple certaines réponses immunitaires). Mais cette forme de sensibilité n’est pas comparable à celle d’un organisme qui possède un centre nerveux, car les informations de l’environnement ne sont pas traitées par un centre intégrateur susceptible de produire une forme de pensée. Autrement dit, les plantes ne ressentent pas.

    Les personnes qui attribuent une volonté de vivre aux plantes sont fruitariennes, et se nourrissent donc sans tuer de plantes, mais en ramassant les fruits et les graines. C’est une vision mystique et naturaliste de la vie: les fruitariens peuvent considérer que les plantes produisent des fruits et des graines dans le but de se reproduire, alors que si on en reste à une vision purement scientifique des plantes, elles produisent des fruits parce que celles qui ne le faisaient pas ont disparu. On ne peut pas vraiment discuter à propos d’un point de vue spirituel pour savoir s’il est vrai ou faux, c’est une façon très subjective de voir le monde. Je pense qu’il est tout à fait abusif d’imposer une éthique basée sur un point de vue non rationnel. La spiritualité devrait rester propre à chaque personne.

    J’aime les plantes, mais c’est une question de sensibilité propre à chacun, de subjectivité, et je ne souhaite pas que tout le monde aime les plantes (ni que tout le monde aime les animaux) et je peux pas exiger que les plantes aient des droits particuliers. Le fait d’aimer ou de ne pas aimer les plantes est totalement sans rapport avec la recherche d’une société juste. Le fait que les plantes soient vivantes impliquent peut-être une façon particulière de les traiter, mais étant donné qu’elles ne souffrent pas, cette question est secondaire par rapport à la question des droits des animaux qui elle, est urgente.

    Les façons différentes de traiter les plantes, les êtres unicellulaires et les animaux (ou plutôt, certains animaux) sont donc basées sur les caractéristiques biologiques concrètes, et sont plus complexes qu’il n’apparait au premier abord.

    (1) Même si c’était le cas, le spécisme devrait en toute logique être mis à mal par la simple idée de l’évolution, puisque les espèces descendent les unes des autres. Pour les implications philosophiques de la théorie de l’évolution, voir par exemple Darwin, espèce et éthique, de James Rachel dans les cahiers antispécistes.

    (2) Personnellement, cela me pose un problème: celui de se baser sur des conclusions tirées d’observations du comportement des animaux pour déterminer leur droit, alors qu’on sait peu sur leur conscience. Mais cela a au moins le mérite d’essayer de se baser sur des données objectives. J’y reviendrai peut-être dans un prochain article.

    (3) D’ailleurs attribuer ou non des droits à un quelque chose en fonction du fait que ce quelque chose est vivant ou pas, serait tout aussi arbitraire que de lui attribuer des droits en fonction de son appartenance ou non à une espèce ou au règne animal.

    (4) Il se peut que j’utilise parfois un vocabulaire finaliste pour expliquer des phénomènes évolutifs, pour ne pas trop alourdir la formulation. Mais attention à remettre les choses dans leur contexte. A propos du finalisme, lire « la nature ne choisit pas« , un texte de David Olivier.

     

    via : lesquestionscomposent.fr

  • L’antispécisme pour les nuls

    A lire avant toute chose
    L’antispécisme est une idéologie opposée à l’idéologie dominante. C’est à dire qu’elle est contraire à ce que vous avez appris dès votre plus jeune âge. Si vous lisez ce texte (en entier ou une partie) en ayant peur d’être influencé par un point de vue différent du votre, vous perdrez votre temps. Si vous le lisez parce que vous êtes réellement intéressé par ce que les antispécistes ont à dire, vous y trouverez les réponses aux objections les plus courantes, ce qui vous permettra de vous forger une opinion plus facilement. Cependant, si vous désirez vraiment connaître le sujet, la lecture de cette petite FAQ ne vous dispense pas de lire directement les auteurs antispécistes.
    De plus, les réponses données dans cette FAQ n’engage que moi, même si je pense que la plupart des antispécistes et des vegans seront d’accord dans l’ensemble, ce n’est pas vrai pour tous, et même ceux qui sont d’accord avec la façon dont je réponds auraient peut-être répondu autre chose.

    1) je suis allé sur quelques sites de protection des animaux et j’ai regardé des vidéos sur le végétarisme ou sur les animaux, mais je n’ai pas été convaincu.
    Je n’ai pas été convaincue non plus par ce genre de choses. Sur internet, peu de sources donnent véritablement un aperçu clair et compréhensible de la pensée antispéciste, qui permettrait à une personne lambda de comprendre de quoi il s’agit réellement. Et même si ces sites webs, écrits et vidéos relèvent implicitement de ce mode de pensée. La pensée antispéciste est construite en opposition à la pensée spéciste qui est l’idéologie dominante. Il est donc logique et normal que la plupart des gens ne connaissent que l’idéologie dominante, et discuter avec des gens qui ont adopté une idéologie alternative ne permet pas forcément de décider si l’on est pour ou contre leur idéologie, car il est malheureusement rare que de telles discussions aboutissent à une véritable compréhension de leur façon de penser.
    Or pour décider qu’une idéologie est mauvaise, encore faut-il la comprendre réellement.

    2) Je n’ai rien contre le véganisme, tant que c’est un choix personnel et qu’on n’essaie pas de me convaincre. Chacun fait ce qu’il veut.
    Cette remarque peut sembler légitime et pertinente. Mais elle l’est uniquement dans un mode de pensée spéciste. La pensée antispéciste se distingue précisément par le fait que les êtres vivants bénéficiant de l’éthique ne sont pas uniquement les humains, mais aussi certains animaux. De ce point de vue il est absurde de dire « chacun fait ce qu’il veut » en parlant du fait de manger de la viande, puisqu’il faut tuer des animaux pour cela. Le choix de manger de la viande concerne aussi l’animal qui doit être tué pour qu’on puisse le manger.

    Quand quelqu’un me dit « je mange de la viande, c’est un choix personnel » j’en conclus donc qu’il ne comprend pas ce qu’est l’antispécisme, car s’il le comprenait, il comprendrait aussi que dire cela n’a aucun sens pour moi. Cela reviendrait à dire à une féministe que battre sa femme est un choix personnel.

    3) Je ne pense pas que les animaux puissent être sujets de droit.
    Les animaux ont déjà certains droits dans notre société. Maltraiter ou tuer certains animaux peut être passible d’amendes ou d’autres peines. La loi L214 du code rural définit les animaux domestiques comme des êtres sensibles disposant de certains droits. Doit-on abolir ces lois et faire en sorte que tuer ou maltraiter n’importe quel animal de n’importe quelle façon ne puisse pas être puni? De plus, si l’animal ne doit pas être sujet de droit, alors que les humains doivent l’être, il faut définir en quoi seul l’humain mérite des droits. A ce sujet, voir les points 6 à 10.

    4) Les animaux peuvent avoir certains droits, mais c’est toujours l’intérêt de l’humain qui doit primer.
    Faire primer l’intérêt de l’être humain sur celui, même beaucoup plus important, d’un autre animal est ce qu’implique la pensée spéciste. C’est donc précisément ce à quoi s’opposent les antispécistes.
    Considérer comme plus important l’intérêt, même futile, d’un humain, sur n’importe quel intérêt ou presque d’un autre animal, est une décision qui repose sur l’idée de la supériorité de l’humain sur les autres animaux. Or, les antispécistes ne croient pas en la supériorité absolue d’une espèce sur l’autre (voir point 6).

    5) Les animaux se mangent entre eux. L’humain est un animal. Il mange donc d’autres animaux.
    Les humains (du moins certains d’entre eux, voir point 6) font beaucoup de choses que les autres animaux ne font pas. Comme par exemple réfléchir à ce qu’ils mangent, ou encore avoir conscience qu’il existe d’autres consciences que la sienne propre. C’est pourquoi les humains de notre culture ne mangent généralement pas d’autres humains, parce que nous estimons que c’est contraire à l’éthique (mais ça n’a pas toujours été le cas dans toutes les cultures).
    La pensée antispéciste ne prétend pas qu’il n’est « pas naturel » ou « pas normal » de manger de la viande. Elle porte sur un autre débat. Elle pose une base de réflexion pour définir une éthique. Si nous estimons que manger de l’humain n’est pas éthique et que manger d’autres animaux l’est, alors nous devons le prouver.

    6) L’humain est supérieur aux autres animaux: il peut lire, écrire, utiliser un ordinateur.

    Les humains possèdent sans nul doute des capacités que n’ont pas les autres animaux.
    Néanmoins, il  est intéressant de constater que ces 3 caractéristiques de l’humain que j’ai citées (et qui m’ont toutes été proposées, avec plusieurs dizaines d’autres, pour expliquer la supériorité de l’homme sur l’animal) ne sont pas partagées par tous les humains. Certains humains ne savent ni lire, ni écrire, ni utiliser un ordinateur.
    A l’inverse, certains animaux peuvent apprendre à utiliser un ordinateur (notamment les grands singes et les cochons).
    Si on ne mangeait que les animaux qui ne savent pas utiliser un ordinateur, on pourrait manger certains humains et pas certains cochons. Les antispécistes estiment que le critère de savoir ou non utiliser un ordinateur n’est pas celui sur lequel on doit se baser pour décider si l’on attribue ou non des droits à un être vivant. (voir point 8)

    7) un cochon peut apprendre à utiliser un ordinateur, mais il ne peut pas en construire un, ni comprendre comment ça marche, ni construire une ville. C’est ce qui distingue les humains des autres animaux.

    Certains humains (et pas d’autres) peuvent élaborer un plan d’architecture, ou empiler des briques, ou designer et construire des canalisations, etc. Mais aucun humain ne peut construire une ville. Il en est de même pour les ordinateurs. Nous les utilisons, mais sans forcément comprendre comment ils marchent de A à Z.

    On voit ici que la pensée spéciste se construit sur la base de ce que les humains construisent ensemble et non pas de ce qu’ils peuvent faire ou non individuellement. L’antispécisme s’intéresse à des individus, tandis que le spécisme s’intéresse à leur nature, c’est à dire à des concepts qu’ils représentent dans la culture.

    8) Mais ils peuvent participer à construire quelque chose. Aucun cochon ne pourra jamais participer à la construction d’une ville ou d’un ordinateur.
    Comme il est dit en réponse à la remarque 6, certains humains ne pourront jamais participer à la construction d’un ordinateur: jeunes enfants atteints d’une maladie du cerveau, personnes atteintes d’alzheimer, déficients mentaux… Pourtant on considère généralement que ces gens sont des sujets de droit parce qu’ils appartiennent à l’espèce dont d’autres membres savent construire des ordinateurs.
    On peut adhérer à cette idée. Comme il est dit dans le point 6, les antispécistes considèrent, pour leur part, que les capacités intellectuelles ne sont pas importantes lorsqu’il faut décider si l’on attribue ou non des droits à un être vivant. Ils considèrent donc, à plus forte raison, que les capacités intellectuelles des individus de la même espèce sont sans importance. D’un point de vue antispéciste, on prendra plutôt en compte des caractéristiques comme la capacité à ressentir la douleur, le plaisir ou les émotions. Ainsi, la douleur physique infligée à un animal sera prise en compte indépendamment de l’espèce et de l’intelligence rationnelle de cette animale: on la prendre en compte simplement parce qu’elle existe, qu’elle est perçue par l’animal.

    9) Tu compares les déficients mentaux à des animaux.
    Cette remarque ne m’est pas faite si souvent que les autres, mais elle est très intéressante. En effet, en tant qu’antispéciste, je considère que les capacités intellectuelles sont sans importance dans l’attribution de droits à un être vivant. Or, les spécistes considèrent justement le contraire.  Selon la pensée spéciste, le fait d’appartenir à l’espèce humaine confère des droits aux déficients mentaux. Un antispéciste, lui, considèrera qu’un déficient mental, qu’un nouveau-né ou qu’un malade d’alzheimer doivent posséder des droits non pas en fonction de ce qu’ils ont été, seront ou auraient pu être, ou de ce que sont les individus de la même espèce qu’eux. Au contraire, un antispéciste considèrera que ces gens doivent recevoir des droits à cause de ce qu’ils sont.
    Les antispécistes considèrent donc que c’est la pensée spéciste qui dévalorise certains humains, et non pas la pensée antispéciste.

    10) Le critère d’intelligence est important car si les animaux souffrent, ils ne savent pas qu’ils souffrent.
    Le problème de la conscience est un sujet vaste et complexe. Néanmoins, il me semble évident que les animaux savent qu’ils souffrent, sinon ça ne leur servirait à rien. Et ce même s’ils ne le savent pas de la même façon que les humains, chaque espèce étant différente. Peut-être ne savent-ils pas qu’ils savent qu’ils souffrent, mais leur souffrance est perçue par leur subjectivité, par leur conscience.
    Pour la plupart des antispécistes, le fait qu’un être vivant ressente de la souffrance est un critère suffisant pour prendre en compte l’existence de cette souffrance. A quel niveau il a conscience de cette souffrance est un critère qui est peut être pris en compte parmi d’autres, mais qui n’est pas le critère central.

    11) les animaux ont peut-être intérêt à ne pas souffrir, mais ils n’ont pas d’intérêt à vivre car ils n’ont pas de conscience d’eux-même.
    Encore une fois, la conscience est un sujet complexe. Mais il faut d’abord faire remarquer que, comme la capacité à utiliser des ordinateurs et/ou à comprendre comment ils marchent, la conscience de soi n’est ni propre à l’humain, ni partagée par tous les humains. Certains animaux ont conscience d’eux-même, on peut le constater notamment par le test du miroir: éléphants, dauphins, grands singes et d’autres espèces se reconnaissent dans un miroir. Par contre, les enfants acquièrent cette capacité au cours de leur vie, et donc tous les enfants n’ont pas conscience d’eux-même. Certains adultes déficients mentaux non plus. Il ne nous viendrait pas à l’esprit de leur faire du mal sous ce prétexte.
    De plus, notons que la souffrance est un mécanisme nécessaire à la survie.  Au sujet des animaux qui sont conscients mais dont on suppose (sans certitudes absolues, cependant) qu’ils ne sont pas conscients d’eux-même, il est important de noter que dans certaines situations, ils préfèreront généralement endurer une plus grande souffrance s’ils estiment que cela leur permettra de survivre. Par exemple, les renards, chats, chiens, ragondins, et d’autres animaux, lorsqu’ils se prennent dans des pièges, se rongent la patte pour aller ensuite se mettre à l’abri. Ils s’occasionnent ainsi de grandes douleurs physiques dans le but de sauver leur vie.
    Les consciences animales sont mystérieuses pour nous, il est en fait assez hasardeux de supposer que les animaux ne voient pas d’intérêt à leur propre vie. Nous constatons qu’ils n’aiment pas souffrir car, lorsqu’on leur inflige une douleur physique, ils crient et essaient d’échapper à la source de douleur. On peut constater aussi que s’ils se sentent en danger, ils mettront toutes les ressources dont ils disposent dans la fuite ou le combat, comme le ferait un humain. Il est donc farfelu de décréter que les animaux n’ont pas de volonté de se maintenir en vie.

    12) Mais si on tue un animal sans qu’il sache qu’il va mourir, ça ne lui fait aucun mal.
    Cette question est délicate parce qu’elle touche à des sujets très profonds, comme les raisons qu’on les êtres vivants de vouloir vivre ou ne pas vivre, et le rôle de la conscience de soi dans l’intérêt à vivre ou la peur de la mort. Tous les antispécistes ne sont pas d’accord entre eux sur ce sujet.
    Cependant la grande majorité s’accordent à dire que si l’on accepte ce postulat (selon lequel un être incapable de se projeter dans l’avenir n’a pas d’intérêt à ne pas être tué), on doit l’appliquer à tous les êtres qui sont incapables de se projeter dans l’avenir, y compris les humains.
    Certains antispécistes considèrent que la capacité à se projeter dans l’avenir est un critère de droit pertinent, et cette capacité dépend en partie de l’espèce. Mais la plupart s’accordent à dire qu’il demeure contraire à l’éthique d’abréger la vie d’un animal, même incapable de se projeter dans l’avenir. Autrement dit, même si l’animal ignore qu’il a un intérêt à vivre,  ça n’empêche pas qu’il en ait un, et qu’on doive le respecter (puisque nous, nous savons qu’il a un intérêt à vivre).
    A ce sujet, lire par exemple http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article70
    Dernière remarque: les capacités des animaux à se projeter dans l’avenir sont très mal connues, de même que leur connaissance de la mort, ainsi que leurs capacités à imaginer des concepts. La capacité à penser en terme de concepts abstraits est caractéristique de l’intelligence humaine, mais n’est pas spécifique de celle-ci. En règle générale, toutes les caractéristiques importantes de l’intelligence humaine peuvent être trouvées à divers degrés dans le règne animal.

    13) Les déficients mentaux pensent à leur façon, alors que les animaux ne pensent pas.
    Les animaux ont une forme de pensée qui leur est propre et qui leur permet notamment de prendre des décisions en fonction de plusieurs facteurs environnementaux, psychiques etc… Et également de résoudre certains problèmes. Le fait qu’un animal puisse résoudre un problème qui lui est posé suggère l’existence d’une forme de pensée animale, différente de la notre.

    D’un point de vue scientifique et rationnel, rien de permet de dire qu’un humain pense et qu’une vache ne pense pas. Le cortex, siège de la conscience, est plus étendu chez l’humain. Mais la vache possède aussi un cortex, et son cerveau fonctionne globalement de la même façon, à la différence que certaines zones sont plus développées et d’autres moins (le cortex olfactif est plus développé par exemple).

    14) les animaux n’ont pas de désir de vivre ou de ne pas souffrir, ils réagissent uniquement par instinct.
    Je réagis également par instinct en retirant ma main du feu lorsque je sens la brûlure: personne ne m’a appris à le faire. Or, face à un danger par exemple, un animal peut réagir de la même façon en donnant une réponse comportementale innée, ou au contraire utiliser ses expériences et réagir en fonction de ce qu’il a appris. L’instinct est souvent le mot qu’on utilise lorsqu’on ne comprend pas les ressorts du comportement des animaux: par exemple, on parle d’instinct migratoire, alors que la migration est un comportement en grande parie appris, et non pas inné. On ignore sur quels éléments de leur environnement se basent les oiseaux pour décider du moment exact de la migration, mais ces éléments sont pourtant transmis d’une génération à l’autre.

    15) Peu importe, je pense quand même que l’humain est supérieur aux autres espèces. Même si tous les humains n’ont pas les mêmes capacités intellectuelles, le fait d’appartenir à l’espèce humaine est un critère de droit.
    C’est un droit de penser ça. Cependant, la supériorité des espèces les unes par rapport aux autres relève de la croyance, et non pas d’un raisonnement scientifique. A noter qu’il n’y a pas de consensus absolu en biologie sur la définition d’une espèce. (Pour en savoir plus, lire « les espèces non plus n’existent pas »)

    16) Ton raisonnement n’est pas scientifique non plus.
    L’antispécisme repose sur un raisonnement rationnel, tandis que le spécisme repose sur un point de vue naturaliste qui relève de la croyance: opposition de « l’homme » et de « la nature ». Un humain posséderait un « quelque chose » d’indéfinissable qui le rendrait supérieur à tout autre animal, et peu importe leurs intelligences, leurs sensibilités et leurs qualités respectives. On appelle ce quelque chose conscience, intelligente, capacité d’abstraction, langage, etc, mais ces caractéristiques de l’humain, réelles ou supposées, ne sont jamais propres à l’humain ni partagées par tous. Il s’agit en réalité d’une essence humaine, d’une nature, d’une projection de l’esprit, un quelque chose qui relève de la croyance et n’a pas d’existence scientifique concrète.
    Etre antispéciste revient, en quelque sorte, à considérer l’être humain comme un animal et non pas comme une entité mi-animale et semi-divine, ce qui est en opposition avec l’héritage de la pensée judéo-chrétienne. L’intelligence humaine n’est donc qu’une forme intelligence parmi d’autres qui ne confère pas un statut particulier.

    Cependant, être vegan ne signifie pas uniquement qu’on est antispéciste. Encore faut-il se soucier, par exemple, de la justice, car je peux très bien décider que même si c’est injuste de tuer des cochons pour les manger, je vais le faire quand même parce que la société m’y autorise. La décision de ne pas le faire ne relève pas de la science, mais du désir de justice que possèdent certaines personnes et pas d’autres (ceci dit sans aucun jugement de valeur). On ne peut pas obliger les gens à se soucier d’obtenir un monde plus juste s’ils n’en ont pas envie. Ce que dit l’antispécisme, c’est qu’il n’y a pas de différence de nature entre l’humain et les autres animaux car le naturalisme est une croyance. Rien n’empêche de penser de façon naturaliste, notamment si l’on croit en une religion qui définit l’homme comme un être semi-divin. Remarquons cependant que beaucoup d’athées adoptent une telle vision naturaliste, qui relève pourtant du mysticisme.

    17) Si je t’écoute, la vie d’une fourmi vaut celle d’un humain.
    Ce n’est pas ce que je dis. La valeur de la vie peut être fonction de beaucoup de choses. C’est un débat compliqué et difficile, tout comme comparer les valeurs de vies humains entre elles. Pour donner un début de réponse, un antispéciste estimera la vie d’une fourmi non pas en fonction de son appartenance à l’espèce « fourmi » mais en essayant de savoir si cet individu (la fourmi) accorde de la valeur à sa propre existence, si elle a un intérêt à vivre, si elle souffre, etc. Il est possible qu’une fourmi n’accorde aucune valeur à sa propre existence, étant donné son système nerveux peu développé. La plupart des antispécistes évitent cependant d’écraser des fourmis car il est quasi impossible de vraiment savoir si une fourmi ressent quelque chose.
    L’espèce d’un animal n’est pas un critère en soi, mais en revanche, le fait qu’un animal appartiennent à telle ou telle espèce peut impliquer beaucoup de choses en ce qui concerne ses intérêts. Par exemple, une carotte n’a pas de système nerveux. Ainsi, l’antispéciste acceptera de manger des carottes non pas parce qu’elles appartiennent à l’espèce « carotte » mais parce que, n’ayant pas de système nerveux, une carotte ne peut expérimenter la douleur ou la peur. En revanche, un veau peut ressentir toute une variété d’émotions, comme le désir de se trouver près de sa mère, ou la détresse d’en être séparé. Ces émotions, ainsi que d’autres caractéristiques de ce que ressent l’être vivant, c’est à dire toutes les informations qui arrivent dans ses centres nerveux et la façon dont elles sont traitées, (douleur physique, stress, ennui, plaisir, etc) doivent être prises en compte à partir du moment où elles existent, si l’on veut traiter l’être vivant de façon éthique. On ne peut pas prendre en compte la souffrance d’une carotte parce qu’elle n’existe pas.

    La valeur de la vie est un sujet compliqué car on ne sait pas de quoi on parle exactement; par exemple il est évident qu’un humain vaut davantage pour un autre humain qu’une fourmi. On accorde plus de valeur à la vie des êtres vivants qui nous sont proches qu’à ceux qu’on a jamais vus, parfois de façon indépendant à leur espèce (par exemple si mon chat meurt, je serais très triste, alors que des humains meurent en ce moment et ça ne me fait pas pleurer). Les antispécistes ne sont pas tous d’accord entre eux sur ces sujets, certains ne voient pas l’intérêt de hiérarchiser les valeurs des vies les unes par rapport aux autres, car ils estiment que toute vie est précieuse à partir du moment où elle possède une subjectivité, une conscience. D’autres ne s’accordent pas sur les critères valables pour décider de la préciosité d’une vie. A noter qu’il faut parfois décider quel humain a la vie la plus digne d’être vécue, par exemple dans le cas de greffes d’organes lorsqu’on manque de donneurs. On peut imaginer que ce ne sont pas des décisions faciles à prendre.

    18) Tu t’appuies sur l’existence d’un système nerveux pour décider si les êtres vivants souffrent ou non. Peut-être que les plantes ressentent quelque chose.
    Je m’appuie sur des données scientifiques. Je peux te montrer comment une poule souffre, t’expliquer comment ça marche, par quels mécanismes elle ressent la douleur et y répond (de même que le plaisir), et quel est le rôle de la douleur dans le processus évolutif qui lui a donné naissance. Tout porte à croire que les plantes ne souffrent pas, non seulement parce qu’elles n’ont pas d’organes de réception, traitement et gestion de la douleur; mais surtout parce que dans leur histoire évolutive, leur survie a été basée sur des mécanismes qui n’impliquent pas la douleur. Comme je l’ai dit dans le point 11, la douleur est un mécanisme qui permet la survie. Les plantes sont capables de répondre à des stimuli environnementaux sans avoir recours à un système nerveux, donc sans éprouver de douleur ou d’émotions. Si une plante ressentait de la douleur par exemple quand on coupe une de ses feuilles, ça ne lui servirait à rien puisqu’elle serait incapable de réagir en fonction.
    Les réactions des plantes à leur environnement sont comparable aux réactions du corps humain qui ne passent pas par les voies nerveuses, comme par exemple les réactions du système immunitaire. Nous sommes inconscients de ces réactions,  nous ne les ressentons pas, et pourtant elles nous affectent physiquement. Nous ne pouvons percevoir ces réactions que lorsqu’elles influent sur nos centres nerveux (par exemple si une défense immunitaire provoque une réaction inflammatoire). Un humain sans cerveau peut avoir des réactions immunitaires, ainsi que des réactions inflammatoires, mais ne peut pas ressentir l’effet douloureux de ces réactions. Il en est de même pour une plante. A ceci près qu’un humain sans cerveau ne peut vivre que quelques minutes au maximum après la naissance.

    Pour plus de détails, lire « Pour en finir avec le cri de la carotte« .

    19) Tout le monde n’a pas la même éthique.
    Je n’oblige personne à avoir la même éthique que moi,  et d’ailleurs je n’ai pas le pouvoir d’obliger qui que ce soit à avoir une éthique tout court. Cependant, le fait que je possède moi-même une éthique antispéciste implique que je me soucie du sort des animaux. Or,  les gens peuvent avoir beaucoup de raisons de ne pas adopter la pensée antispéciste, mais force est de reconnaître que très, très peu de gens la comprennent. Et il est impossible d’adhérer à quelque chose que l’on ne comprend pas. Il est également est impossible d’adhérer à une idéologie à partir du moment où l’on a décidé qu’on y adhèrerait pas, et j’ai parfaitement conscience que quelqu’un qui lirait cette FAQ en ayant décidé d’office qu’il n’adhèrerait pas aux idées que j’y développe ne sera pas convaincu. A vrai dire, le but n’est pas vraiment de convaincre, mais plutôt de rendre plus compréhensible et accessible l’antispécisme en répondant aux objections les plus courantes, qui relèvent, pour la plupart d’entre elles, non pas d’une opposition idéologique, mais d’une incompréhension.

    20) Tu culpabilises les gens qui mangent de la viande.
    Je ne juge personne pour manger de la viande. J’en ai moi-même mangé pendant très longtemps. Pourtant, je suis toujours la même personne, simplement j’ai réfléchi au sujet d’une façon nouvelle, ce qui fait que j’ai décidé d’arrêter d’en manger. Ca n’a pas transformé ma personnalité. Je pense que ce serait mieux si chacun questionnait ses choix de vie et les confrontait à l’éthique et à des réflexions sur la valeur de la vie, sur nos raisons d’agir et sur tout un tas de sujets. Mais je ne peux obliger personne à le faire, ni à tirer les mêmes conclusions que moi. Et je ne juge pas non plus les gens en fonction de ça.
    A noter que même si je vous jugeais en fonction du fait que vous soyez de vilains mangeurs de viande ou  de gentils végétariens, ou des intelligents qui réfléchissent ou des bêtes qui ne réfléchissent pas, etc… quelle importance cela devrait avoir pour vous? N’est-ce pas plus important de vous demander ce que vous estimez être le meilleur choix possible? Vous avez une vie, vous avez une personnalité, vous avez un cerveau. Ce serait dommage de prendre des décisions en fonction des jugements des autres.

    21) L’humain mange de la viande depuis la nuit des temps.
    C’est vrai. J’estime néanmoins que l’ancienneté d’une pratique ne la justifie pas dans un cadre de réflexion éthique. De plus, le fait de ne plus être en situation de survie nous permet de nous intéresser à l’éthique, ce qui est une chance.

     

    Pour résumer

    Le spécisme est un héritage de la culture judéo-chrétienne. C’est une façon de penser qui concède à tout être humain une valeur supérieure à tous les autres êtres vivants, et lui accorde des droits particuliers, en vertu de caractéristiques diverse liées aux valeurs-phares de l’humanisme, les plus valorisées par la culture judéo-chrétienne et patriarcale: intelligence, rationalité, capacité d’abstraction, etc. Ces caractéristiques ne sont pas les raisons pour lesquelles l’homme est dit supérieur aux autres animaux, mais elles sont en réalité pensées comme des symptômes de la supériorité de « l’homme » sur « l’animal », censée aller de soi et être liée à une essence ou une nature humaine, opposée à l’essence ou la nature animale.

    L’antispécisme s’oppose à cette vision naturaliste des êtres vivants et s’intéresse non pas à ce que les individus représentent, mais à ce qu’ils ressentent. La souffrance d’un individu est prise en compte de façon indépendante des valeurs culturelles que cet individu incarne et qui, bien souvent, lui sont étrangères. Ce qui importe n’est pas la rationalité ou les capacités d’abstraction de l’être qui souffre, mais la simple existence de sa souffrance, perçue par une conscience, une subjectivité.
    Cette position peut être illustrée par une citation de Jeremy Bentham:
    La question n’est pas « peuvent-il raisonner? » ni: « peuvent-ils parler? » Mais: « Peuvent-ils souffrir? »

    via : lesmotscomposent.fr

  • Ton argument a des dommages collatéraux

    L’antispécisme, c’est facile. Cela revient à considérer que les individus ne sont pas supérieurs les uns aux autres en raison de leur appartenance à telle ou telle espèce, et que les intérêts doivent être considérés pour ce qu’ils sont, indépendamment de leur appartenance à une espèce.

     


    Un antispéciste considèrera qu’un individu a des droits parce qu’il a des intérêts à défendre; parce qu’il souffre, pense, ressent, parce qu’il possède une subjectivité. C’est facile, au fond. C’est même évident: un individu, animal ou humain, a des intérêts (contrairement à un légume ou un caillou). Le problème, c’est que ça implique, si on y adhère, qu’on nuit à l’intérêt d’autrui si on mange de la viande (ou plutôt, si on tue des animaux pour les manger). Et comme on aime ça, la viande, et qu’on ne veut pas passer pour un méchant, on s’efforce de trouver la faille. Quand on cherche, on trouve toujours : les gens inventent toutes sortes d’arguments pour défendre la viande. Il y en a vraiment beaucoup, et ils ont tous un point commun.

    Ce que je souhaite montrer dans cet article, c’est la façon dont ces arguments permettraient en fait de justifier absolument n’importe quoi. Je vais donc dresser une liste de ces arguments et expliquer un peu ce qu’il impliqueraient si on les considérait vraiment valable. C’est intéressant parce que si un argument justifie, par exemple, de prostituer des enfants, on peut se dire que ce n’est pas un bon argument dans la mesure où on est contre la prostitution d’enfants.

    Cette liste pourra vous être utile pour étayer votre réflexion. Si vous êtes végane ou même végétarien, les arguments ci-dessous vous seront soumis à un moment ou un autre. Attention: si vous êtes carniste (c’est à dire: vous n’êtes pas végétarien et ne comptez pas le devenir), cet article va probablement vous énerver. Je rappelle que les commentaires haineux ne sont pas publiés de toutes façons, donc ça ne sert à rien de vous exciter.

     

    Liste non exhaustive d’arguments pro-viande pouvant servir à justifier toutes sortes de choses allant de « rigolotes » à « insupportablement affreuses ».

     

    • « La mort fait partie de la vie ». Ce n’est donc pas grave de mourir, puisqu’après tout ça arrive à tout le monde, même aux meilleurs d’entre nous. Certes, on ne peut pas le nier, et nous sommes tous condamnés à mourir, ce n’est pas pour ça que nous passons notre vie à nous lamenter, ou que nous estimons que ce n’est pas bien grave de mourir à l’âge de 20 ans dans un accident de voiture, ou victime d’un accident de chasse… Un bon exemple, l’accident de chasse : le chasseur estime que la mort fait partie de la vie, que mourir, pour les animaux qu’il tue, ce n’est pas bien grave, ça fait partie de la nature sauvage, il est un prédateur… Un cerf, un sanglier, un lapin perd la vie, c’est normal, la routine quoi. Par contre, quand il tue un de ses potes par accident, là, tout à coup, c’est un drame, quelque chose d’horrible qui ne devrait pas arriver. Notons au passage que la grande majorité des animaux de boucherie sont tués avant l’âge adulte (poulets de chair, agneaux, veaux…),  quelques-uns sont tués aussitôt qu’ils deviennent adultes (boeufs, porcs) et les femelles productrices (vaches à lait, poules pondeuses) sont tuées quand elles sont jeunes adultes.

    Cet argument justifie : de tuer des gens très jeunes, et même des enfants, puisqu’ils vont mourir un jour de toutes façons. De fumer : il faut bien mourir de quelque chose. De faire fumer les enfants : pareil, ils vont bien mourir de toutes façons. De laisser tomber toutes les consignes de sécurité à la chasse, les consignes de sécurité routière, de vérifier les noeuds avant de faire le l’alpinisme, etc.

    • « Tes chiffres et tes statistiques sont moins valables que mon expérience personnelle ». Cet argument est utilisé pour prouver que les animaux sont des machines, ou encore que la viande est nécessaire à la vie humaine, alors que les travaux scientifiques contredisent ces affirmations. Cet argument est très utilisé aussi par les anti-féministes.

    Cet argument justifie: tout et n’importe quoi, selon l’expérience personnelle de celui qui l’énonce.  Par exemple, il justifie de supprimer toutes les lois de protection contre le tabagisme, si on connait quelqu’un qui a fumé toutes sa vie et a vécu vieux et en bonne santé. Ou bien de soigner le cancer en mangeant du jambon si on connait quelqu’un qui a guéri de son cancer en mangeant du jambon.

    • « Le contenu de mon assiette ne regarde que moi ». C’est faux : un acte immoral ne devient pas subitement moral à partir du moment où ça implique un repas. Le contenu de nos repas est déjà soumis à des règles morales. Cet argument rejoint un peu celui utilisé pour justifier les violences qui ont lieu dans la famille: c’est chez moi, je fais ce que je veux, ça ne vous regarde pas si je viole ma femme et frappe mes gosses (ou inversement). Or, le foyer, pas plus que l’assiette, n’échappe aux problèmes d’éthique.

    Cet argument justifie : de manger de la chair humaine, ou le chien du voisin. Comment ça, je suis en train de manger le chat que tu as élevé au biberon ? C’est mon repas, ta gueule.

    • « On fait partie de la nature« , les animaux mangent d’autres animaux. Cet argument rejoint un peu « la mort fait partie de la vie », mais il s’agit davantage de nous intégrer dans un système amoral, la Nature, afin de nous libérer de toute obligation morale envers les autres. Le problème, c’est que ça nous libère de TOUTE obligation morale, pas seulement envers les animaux. Si quelqu’un décidait de tuer des nouveaux-nés pour les manger, on trouverait probablement que cet argument ne tient plus. Pourtant, de nombreux animaux n’ont pas plus de scrupules à tuer et manger leur propre progéniture, leurs rivaux ou les cadavres de leurs amis, qu’ils n’en ont à dévorer des animaux d’autres espèces. Certains insectes dévoreraient même leur partenaire mâle pendant l’accouplement.

    Cet argument justifie: tout ce que font les animaux. S’entretuer, violer (le viol existe chez les canards), manger des nouveaux-nés, mais aussi des choses un peu plus drôles comme se balader à poil, baiser et chier devant tout le monde, se lécher l’anus, se laver avec sa langue, manger du caca (nos proches cousins les gorilles ne se gênent pas pour ça). Il faudrait aussi laisser tomber ces trucs dont la plupart des animaux se fichent totalement, comme enterrer les cadavres de nos proches.

    • « On peut manger tout ce qui n’a pas conscience de la mort« . Cet argument part du principe que les animaux n’ont pas conscience de la mort, ce qui est bien sur, non prouvé.

    Cet argument justifie de manger aussi les humains qui n’ont pas conscience de la mort, comme les nouveau-nés et certains handicapés mentaux.

    • « Ils sont élevés pour ça ». Certaines personnes pensent qu’il ne faut pas tuer des animaux, sauf ceux élevés pour être mangés. Notons que ça ne semble pas reposer sur grand chose.

    Cet argument a été utilisé pour justifier l’esclavage des Noirs. Il justifie en fait de faire n’importe quoi à n’importe qui, à partir du moment où on le fait naitre spécialement.

    • « Il vaut mieux mourir dans un abattoir, c’est moins de souffrances que mourir de ses blessures dans la nature par exemple. » Cet argument est fallacieux puisque les animaux souffrent énormément dans l’élevage, mais admettons : en tuant un animal, on lui rend service, puisque c’est pas marrant de mourir de vieillesse ou par une mort lente.

    Cet argument justifie: de tuer n’importe qui, pourvu que ce soit relativement rapide (quelques secondes à quelques minutes, l’égorgement ne provoquant pas une mort immédiate). En particulier les gens qui ont une maladie grave mais aussi ceux qui risquent d’en attraper une. En fait n’importe qui. Notons qu’un argument très proche a été utilisé pour justifier l’esclavage des Noirs: on disait que leur vie d’esclave était plus confortable que leur vie en Afrique, que la vie là-bas était très dure, qu’ils se tuaient entre eux de toutes façons, que donc la vie d’esclave était préférable. Tout comme on dit aujourd’hui que la vie d’animal domestique est préférable à la liberté d’animal sauvage.

    • « La mort, ce n’est pas grave, c’est la souffrance qui est grave. » Cet argument part du principe que pour les animaux, la mort est moins grave que la souffrance. La souffrance sert pourtant un but, celui de la survie, et on sait que certains animaux montrent qu’ils préfèrent une intense douleur à une mort certaine. Mais le problème est évident de transposer cet argument aux humains, alors que chacun sait que ce n’est pas si simple.

    Cet argument justifie : de tuer tous les gens qui ont une maladie qui peut les faire souffrir, même s’ils vont guérir ensuite. De tuer en fait n’importe qui, parce que quand on est mort, on souffre pas. En fait, on devrait tous se suicider.

    • « Les animaux ne peuvent pas être sujets de droits puisqu’ils ne savent pas comment exercer leurs droits ». Argument souvent utilisé dans les milieux anarchistes, qui pourtant ne sont pas contre les droits des enfants, que je sache. Ils savent donc qu’être sujet de droit n’oblige pas à être agent de droit, qu’on peut exercer des droits sans les comprendre.

    Cet argument justifie: de priver de tout droit les enfants, les personnes handicapées mentales, certaines personnes âgées. D’une façon plus générale, il faudrait que les gens les plus intelligents aient plus de droits que les gens les moins intelligents, puisque ces derniers savent moins bien comprendre leurs droits.

    • « Les inuits, eux, sont bien obligés de manger de la viande pour vivre ». Ou encore « Les hommes préhistoriques mangeaient de la viande« . Cet argument fait appel à l’exemple de personnes en situation de survie pour justifier le comportement de personnes n’étant pas dans cette situation. Or, les situations de survie justifient tout et n’importe quoi, on a par exemple vu des personnes manger les cadavres suite à des accident d’avion. Mais il y a aussi eu des cas de cannibalisme où on tuait des gens pour les manger.

    Cet argument justifie : le cannibalisme, ou d’une façon générale, tout ce qui peut être fait quand notre vie est menacée. On peut aussi justifier de faire tout ce que faisaient les hommes préhistoriques. Si vous avez des poux, gardez-les.

    • « Les pauvres ne peuvent pas manger de viande ». Il faudrait donc que les personnes qui ont les moyens d’en manger, en mangent. De même, au lieu de combattre la pauvreté, il est préférable de jouir de sa richesse un maximum.

    Cet argument justifie: de porter de la fourrure très chère, de rouler dans des voitures de sport, de manger du caviar à la louche et de remplacer l’eau de table par du champagne.

    • « On tue des insectes quand on marche dans l’herbe » ou encore « mais quand tu roules en voiture, tu pollues ». Autrement dit: même en étant végane, on est pas parfait, on peut encore nuire à autrui (rapport à l’idée que les véganes se croiraient purs, parfaits et au-dessus de tout, voire « mythe de la pureté« ).  Autrement dit: rien ne sert d’être moins nuisible, puisque de toutes façons, on l’est.

    Cet argument justifie : de pousser ta grand-mère dans l’escalier pour rigoler. De faire exprès d’écraser des chats en voiture (tu écrases bien des moustiques contre ton pare-brise). Et puisque tu écrases des chats en voiture, pourquoi pas écraser aussi des gens? Allez, un petit jeu: aveugle: 1 point, poussette: 5 points, mère de famille: 3 points + 1 point par enfant supplémentaire.

    • « Si on mange plus des vaches, y en aura plus ». Cet argument n’est pas très clair : on ne sait pas vraiment quel est le problème. Cela consiste à refuser le changement pour refuser le changement. On pourrait l’associer avec celui-ci: « Supprimer la viande fera disparaitre des emplois ». Tout changement est donc non souhaitable, car il entraine d’autres changements.

    Cet argument justifie : d’entériner tout changement social. de laisser tomber toutes les luttes contre la prostitution organisée  en réseaux (y compris celle des enfants), puisque ça fera disparaitre les emplois des proxénètes. De ne pas supprimer la peine de mort là ou elle existe, puisque cela fera des emplois de bourreaux en moins.  De conserver la locomotive à vapeur, puisque les charbonniers n’existeront plus un jour. Oh, wait…

    • « Si on mange plus les animaux,on saura plus quoi en faire ». Tout changement implique de réfléchir à de nouvelles solutions. Cet argument rejoint un peu les précédents. Cela revient à dire: pour l’instant, on a une mauvaise solution, qui est de tuer tous ces animaux, mais si on décide de ne pas les tuer, il faudra trouver quoi en faire. Cet argument n’est pas très intéressant puisque les animaux de boucherie n’existent que parce qu’on les fait reproduire (quant aux poissons… ils existent de moins en moins). Mais enfin il justifie aussi pas mal de choses:

    Cet argument justifie également de laisser tomber toutes les luttes contre la prostitution organisée  en réseaux (y compris celle des enfants), parce qu’une fois que les victimes de ces réseaux ne se prostitueront plus, il faudra bien qu’elles fassent quelque chose. Si on y réfléchit bien, ça justifie aussi de manger n’importe qui, puisque les humains sont nombreux, et qu’on ne sait pas toujours quoi en faire.

    • Enfin, mon préféré : on a déjà eu, sur ce blog, des questions du style « mais au fond, pourquoi le bien c’est bien, et le mal c’est mal ?« . Pour justifier la viande, certaines personnes se mettent carrément à douter que le bien soit préférable au mal, que l’absence de souffrance soit préférable à la souffrance, qu’être bienveillant soit mieux qu’être malveillant. J’ai envie de dire: pourquoi pas? Mais si quelqu’un vous bute pour piquer votre carte bleue, il faudra pas venir pleurer. Après tout on n’est pas très surs que le bien soit vraiment bien et le mal si mal que ça. Et si vous avez mal quelque part, vous n’avez qu’à essayer de vous convaincre qu’en fait vous avez du plaisir. De quoi transformer les rages de dent en autant de petites fêtes.

    Cet argument justifie : strictement tout. Les guerres, les génocides, les viols, les meurtres, absolument n’importe quoi.

     

     

    Liste à compléter ! Et vous, est-ce que vous voyez d’autres arguments pour justifier de tuer des animaux pour leur viande? Est-ce qu’ils peuvent justifier d’autres choses aussi ?

     

    via : lesquestionscomposent.fr