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  • la dysthymie


    La dysthymie ou trouble dysthymique est une forme de dépression atténuée et chronique produisant une souffrance significative. Ce terme a été introduit en 1980 dans le DSM-III. Auparavant, ces troubles ont été tantôt considérés comme des trouble de l'humeur, tantôt comme des troubles de la personnalité : on a parlé par exemple de « névrose dépressive ». On peut en rapprocher également certains troubles névrotiques comme la neurasthénie ou la psychasthénie[1].


    Symptômes


    Les symptômes de la dysthymie sont similaires à ceux de la dépression majeure, bien qu'ils tendent à être moins intenses.

    Dans les deux cas, la personne peut être d'humeur sombre ou irritable, manquer d'intérêt à des activités que la plupart des personnes trouvent amusantes, ainsi qu'un manque d'énergie ou de la fatigue constante.

    L'appétit et le poids peuvent augmenter ou diminuer. La personne peut dormir trop ou avoir des troubles du sommeil.

    Elle peut avoir des difficultés à se concentrer.

    La personne peut être indécise et pessimiste et avoir une faible estime de soi. Les symptômes peuvent s'accroître et mener à une période de dépression majeure.

    Cette situation est parfois appelée "double dépression" parce que la période de dépression intense se superpose au sentiment général d'humeur sombre.

    Les personnes atteintes de dysthymie ont un risque supérieur à la moyenne de développer une dépression majeure.

    Alors que la dépression majeure se déclare souvent par épisodes, la dysthymie est plus constante et durable, commençant parfois dès l'enfance, ayant pour conséquence que la personne affectée par la dysthymie tend à croire que la dépression fait partie de sa personnalité.

    Il est possible que la personne atteinte de dysthymie ne pense même pas à parler de cet état à un docteur, des membres de la famille ou des amis.

    La dysthymie, comme la dépression majeure, tend à courir dans des familles. Elle est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

    Certaines personnes atteintes de dysthymie ont vécu une perte importante durant leur enfance, comme le décès d'un parent.

    D'autres disent être dans un état de stress chronique. Il est souvent difficile de déterminer si les personnes affectées par la dysthymie subissent plus de stress que les autres personnes ou si c'est la dysthymie qui les fait percevoir plus de stress que les autres personnes.


    Critères diagnostiques du DSM-IV
    Selon les critères du DSM-IV, le diagnostic de dysthymie peut être porté si :

    Une humeur dépressive est présente pratiquement toute la journée, plus d'un jour sur deux pendant au moins deux ans (sans répit de plus de deux mois) avec présence d'au moins deux symptômes parmi ceux-ci :
    1.anorexie ou boulimie
    2.insomnie ou hypersomnie
    3.baisse d'énergie ou asthénie
    4.faible estime de soi
    5.difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions
    6.sentiments de perte d'espoir
    7.un sentiment de “ tête vide ”, a l’impression d'avoir du mal à organiser ses idées (bradypsychie).
    Les troubles ne sont pas secondaires à :
    1.une affection médicale (comme une hypothyroïdie)
    2.ni aux effets physiologiques directs d'une substance
    3.ni à un deuil
    Les troubles produisent une souffrance significative ou une altération du fonctionnement du sujet.

  • Asexualité, article de Liberation


    Voici un article concernant l'asexualité paru dans liberation.fr le 05/08/06, extraits :


    Ils ne ressentent aucune attraction sexuelle.

    Ils peuvent aimer, mais sont indifférents au sexe. Jusque-là, les asexuels restaient cachés.

    Depuis quelques années, ils s'expriment, échangent leurs expériences, sortent du placard. Une étude britannique (1) suggère qu'ils seraient très nombreux : 1 % des personnes sondées déclarent n'avoir «jamais éprouvé d'attraction sexuelle pour qui que ce soit».

    Beaucoup de médecins considèrent l'«asexualité» comme un dysfonctionnement. Ce n'est pas le sentiment des asexuels, qui commencent depuis quatre ans à se grouper en communauté, grâce à l'Internet, et qui revendiquent leur «orientation».

    Leur porte-voix est un jeune homme, l'Américain David Jay, 23 ans, qui anime depuis plus de quatre ans la principale communauté, Aven (Asexual Visibility and Education Network). Entretien.

    (...)


    Quand avez-vous découvert que vous étiez asexuel ?


    Quand j'avais 13 ou 14 ans. Quand d'autres m'ont fait comprendre qu'ils désiraient quelque chose de moi, j'ai compris que j'étais différent.

    Cela m'a pris du temps d'accepter l'idée que l'asexualité était une possibilité. Les gays, dès l'enfance, savent que l'homosexualité existe. Mais personne, même au lycée, n'a entendu parler d'asexualité.

    Au début, je ne voulais en parler à personne. Puis j'ai réalisé que ce n'était pas un «problème», et compris ce que c'était, car il n'y avait alors aucune définition. J'ai beaucoup discuté avec mes amis, filles et garçons, au lycée, pour définir quelle était mon identité sexuelle. Vers 18 ans, j'ai décidé de faire mon coming-out. A l'université, j'ai créé une communauté à travers le site. On a forgé le mot «asexualité», et des milliers de gens nous ont trouvés sur le Web, en cherchant, à partir de zéro.

    Avez-vous essayé d'avoir des relations sexuelles ?
    Pas vraiment. Cela n'avait pas d'intérêt pour moi. Je n'ai jamais senti que cela valait le coup d'essayer.

    Même à titre d'expérience ?


    Je n'ai jamais eu de relations sexuelles ; j'ai essayé des trucs sexuels avec des gens, cela n'a rien déclenché chez moi.

    Avec des filles et des garçons ?


    Oui.

    Les asexuels ont-ils des points communs ou sont-ils très divers ?


    Beaucoup ont en commun d'avoir vécu la solitude, ne sachant pas comment se comporter, pensant qu'ils étaient les seuls à être ainsi. Mais pour le reste c'est une communauté très diverse.

    Il existe surtout une très grande variété dans la façon de vivre son asexualité.

    Certains ressentent des attractions (émotionnelles mais pas sexuelles) et d'autres non.

    Parmi ceux qui éprouvent une telle attraction, vous retrouvez des gays, des straights, des bi.

    Ceux qui n'ont pas d'attraction peuvent aussi avoir besoin d'établir une relation romantique, ou une amitié très proche avec quelqu'un.

    Tous essaient de trouver comment naviguer dans la société sans être «sexuel». Nous n'avons aucun problème avec l'idée de sexe : si quelqu'un aime le sexe, qu'il en profite, c'est très bien. Mais nous pensons aussi que le sexe n'est pas indispensable. Sans sexe, la vie ne perd pas son sens.

    Votre condition ne tient donc pas d'un dysfonctionnement ?


    Non, pas du tout. C'est plus proche de l'orientation sexuelle. Aucun facteur médical ou autre n'explique pourquoi vous êtes hétéro ou homo. C'est la même chose avec l'asexualité. Nous n'avons pas d'hormones différentes.

    N'y a-t-il pas dans votre communauté, par exemple, des gens qui ont été traumatisés dans leur enfance par des abus sexuels ?


    Je n'ai pas de statistiques, mais je pense que c'est le même pourcentage que dans le reste de la population.

    Reste-t-on asexuel toute sa vie ?


    La majorité des asexuels le sont pour le restant de leurs jours. Quelques-uns passent d'asexuel à sexuel, ou l'inverse.

    Les asexuels peuvent-ils avoir de l'excitation, une érection ?
    Oui, pour la plupart. Mais ce n'est pas associé à un désir. C'est juste quelque chose qui arrive à votre corps. Certains se masturbent, peuvent se sentir bien, mais sans que cela ne soit associé à une attraction.

    Est-ce difficile d'expliquer l'asexualité ?


    Non, pas trop, pour ce qui me concerne. Les gens sont très intrigués, ils trouvent cela étrange.

    Ils ont du mal à imaginer que le sexe puisse ne jouer aucun rôle dans une vie.

    Ce qui est le plus dur à appréhender, pour eux, c'est le lien entre sexualité et amour. Quand on leur explique que l'on a de l'intimité sans sexualité, ils sont perplexes. Ce sont des discussions intéressantes, et assez amusantes.

    (...)


    (1) Anthony Bogaert, Asexuality : Prevalence and Associated Factors in a National Probability Sample, Journal of Sex Research , août 2004