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  • Etre végane, être extrémiste ?

    Parfois, quand des gens s’étonnent de constater ce que je mange ou ce que je ne mange pas, je réponds ceci:

    « Je suis extrémiste ».
    -Tu manges du poisson quand même?
    -Non. Je suis extrémiste. Je ne mange ni viande, ni poisson, ni oeufs, ni produits laitiers. Je n’achète jamais de cuir, de soie ou de laine. Tu vois, je suis vraiment extrémiste.
    -Ha bon…

    Comme vous le constatez, votre interlocuteur n’aura pas grand chose à répondre de plus que « ha bon » ou « ha d’accord », et ce même s’il n’est pas d’accord du tout et qu’il vous trouve très bizarre. Mais au moins, il ne vous accusera pas d’extrémisme, c’est déjà fait.
    Mais si je me dis extrémiste, ce n’est pas uniquement pour enlever aux autres le loisir de le faire à ma place. C’est parce que je pense que c’est un peu vrai. La question est plutôt: que veut dire être extrémiste? Est-ce mal?

    Certes, comme l’illustre Veggiepoulette, il n’y a rien d’extrémiste en soi à ne pas vouloir manger du fromage ou à choisir le coton plutôt que la laine. Et parfois, je trouve totalement ridicule qu’on considère comme extrémiste le fait que je veuille un repas constitué uniquement d’ingrédients végétaux, ce type de repas devrait selon moi être la norme.

     C’est ce conditionnel que je prends et compte quand je m’accuse d’extrémisme. Cela devrait être la norme, mais ça ne l’est pas. La norme, c’est viande + garniture, et peu importent la logique, la souffrance des bêtes, la santé des humains, la destruction impitoyable de notre planète bleue, peu importe qu’on brûle notre propre maison. C’est la norme.

     Hé bien moi, je suis contre cette norme. Je suis donc extrémiste.

     

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    Elevage non-extêmiste où tout est normal

     

    Les gens qui me taxent d’extrémiste sont les gardiens de la norme sociale. Tout individu élevé dans cette société sera, à un moment où à un autre de sa vie, défenseur de la norme sociale, des valeurs qu’il a apprises, qui l’ont construit. On ne peut pas vraiment en vouloir aux gens pour cela.

    Même la plupart des gens qui défendent les animaux sont les gardiens de la norme sociale. La plupart des défenseurs des animaux mangent de la viande, et tiennent beaucoup à continuer. Ils ne remettent pas en question la norme sociale, ils ne sont pas extrêmistes. Ils souhaitent simplement que l’on traite bien les animaux (et pour beaucoup, ce n’est pas incompatible avec le fait de les tuer sans nécessité).

    Les vegans antispécistes ne veulent pas qu’on traite bien les animaux. Ils veulent qu’on ne les traite plus du tout. Que le bien-être et que la vie d’un animal ne soient plus dépendants du bon vouloir d’un être humain. Or, notre domination sur les autres espèces fait partie de l’ordre social. Contrairement à ce que prétendent les défenseurs de la norme, je ne pense pas qu’elle fasse partie d’un quelconque « ordre naturel », que nous soyons les maîtres des autres animaux parce que « dieu » ou « la nature » l’ont dit; mais cela  fait indéniablement partie de la norme sociale.

     

    Je refuse cette norme.

    Je dois avouer que j’ai même une certaine fierté à être extrémiste. Il faut avoir la force morale de s’opposer à la norme sociale. Je dois dire aussi que les non-extrémistes, les modérés, me fatiguent un peu. Marre des modérés. Marre des mous du bulbes qui s’empressent de dire que oui oui, ils mangent du poisson, ils sont pas extrémistes, merci pour eux. Non, ils ne veulent pas changer la société, elle est très bien comme elle est, c’est juste que, hum, hé bien, la viande, ils n’aiment pas trop ça, ils ne savent pas pourquoi… Ils n’imposeront pas un régime végétarien à leurs enfants bien sur. (ils leur imposeront de manger de la viande, mais ça, c’est normal). Ils n’ont rien contre la viande, c’est juste qu’il faudrait mieux traiter les animaux, faire du bio…

    Les modérés sont mous. Ils devraient selon moi apprendre à s’affirmer dans un monde qui est impitoyable pour les plus faibles. On ne peut pas être modéré pour tout. Sommes-nous modéré quand nous affirmons qu’abuser sexuellement d’un enfant est une mauvaise chose? Alors pourquoi devrait-on être modéré pour condamner des actes comme égorger un veau? Pourquoi devrait-on être modéré quand il s’agit de la souffrance d’être faibles qui ne peuvent pas se défendre, qui ne peuvent que subir?

     

    Par contre, je veux bien qu’on dise que je suis extrémiste, mais je refuse que l’on m’accuse d’intolérance. Au contraire, je suis tout ce qu’il y a de plus tolérante. Je tolère que des gens que j’aime donnent leur argent pour que l’on tue et torture les animaux que j’aime; et ce n’est pas facile tous les jours. Tolérer ne veut pas dire cautionner, ne veut pas dire être d’accord. Je tolère parce que c’est la norme et que c’est comme ça. Et surtout, je ne juge pas. Je condamne fermement les actes, mais je ne juge pas les gens qui les commettent. Juger les gens est stérile. Juger les actes est nécessaire, pour un monde un peu plus juste. Et être extrémiste, c’est simplement vouloir un monde un peu plus juste, même si pour cela il faudra que la société évolue, et avec elle, ses sacro-saintes normes, qui ne sont autres que des conventions auxquelles se plient les gens. Sans réfléchir.

    source https://leculdepoule.co/2016/09/23/etre-vegan-etre-extremiste/ et

     via : lesquestionscomposent.

     

     

  • Comment je suis devenue "presque anorexique"

    Emilie NO LASTNAME Jeune fille de 23 ans, "presque anorexique"

    Source ; http://www.huffingtonpost.fr/emilie-k/comment-je-suis-devenue-presque-anorexique_b_6354808.html

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  • Presque anorexique

    Co-écrit avec l'auteur invitée Jennifer J. Thomas, Professeur en Psychologie à la Harvard Medical School.

    "Je suis inquiète pour ma fille. Elle n'est pas anorexique, mais presque."

    J'entends cette phrase tout le temps. Tout comme la psychologue clinicienne Jenifer. J. Thomas, co-auteur de mon dernier livre, Presque anorexique, quatrième volume de la série L'effet du "Presque" (The Almost Effect), par la Harvard Medical School.

     

    Alors que seul un adulte américain sur deux cents va développer une anorexie mentale dans sa vie, au moins un sur vingt (une sur dix parmi les adolescentes !) aura des problèmes de restriction, d'ingestion excessive et/ou de purgation alimentaires qui ne correspondent pas aux critères complets pour un diagnostic d'anorexie, de boulimie ou de troubles alimentaires compulsifs. Parce qu'on peut relier la plupart des gens luttant contre des problèmes de nourriture et d'image du corps à un état d'esprit anorexique qui valorise la minceur extrême et un contrôle continuel sur l'alimentation, nous appelons cette catégorie, autrefois sous-estimée, des "presque anorexiques".

     

    Quand je me débattais avec mes troubles alimentaires, j'ai attendu bien des années dans le purgatoire des presque anorexiques avant de recevoir, enfin, de l'aide ; je ne l'ai obtenue que lorsque les symptômes associés au diagnostic sont devenus flagrants chez moi. A l'université, je me rappelle très bien de deux étudiants ayant fait un exposé sur les troubles alimentaires dans un cours sur la communication en santé. J'ai écouté attentivement, curieuse d'entendre les définitions de l'anorexie et de la boulimie, mais sans jamais imaginer que je pouvais moi-même avoir des troubles alimentaires. Je ne dois pas avoir de problème, ai-je pensé.

     Source : http://www.huffingtonpost.fr/jenni-schaefer/anorexie-sante-troubles-alimentation_b_3778102.html

    Mais j'en avais bien un. Je me demande parfois si j'aurais cherché de l'aide plus tôt si cet exposé avait mentionné que la plupart des troubles alimentaires ne rentrent pas exactement dans les catégories des diagnostics.

     

    Certains ont cette idée fausse et dangereuse que la douleur et la souffrance qui accompagnent la presque-anorexie sont, d'une certaine façon, moins fortes que lorsqu'elles sont associées à de l'anorexie mentale. Ce qui explique pourquoi le Dr Thomas et moi entendons souvent dans les avions ou à des soirées : "Comment puis-je devenir presque anorexique ?", comme si développer volontairement des symptômes de troubles alimentaires avec un poids corporel moyen ou même au dessus de la moyenne était bénin, voire désirable.

    Mais la presque-anorexie ne signifie pas suivre un régime pour rentrer dans votre robe de soirée ou pour courir un semi-marathon avec vos amis. Selon des recherches du Dr Thomas - qui est aussi co-directrice du Programme de recherche clinique pour les troubles alimentaires au Massachusetts General Hospital -, les troubles alimentaires "moins perceptibles" peuvent être aussi sévères que l'anorexie mentale au niveau de la pathologie alimentaire, des complications physiques et d'autres problèmes psychologiques (soit l'anxiété, la dépression). De la même manière, le taux de mortalité des troubles alimentaires moins perceptibles est identique à ceux de l'anorexie mentale et de la boulimie.

    En réalité, la communauté médicale a un terme pour désigner ces syndromes moins perceptibles, mais c'est un peu complexe. Je n'en ai jamais entendu parler lorsque j'en souffrais moi-même. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V, pour 5ème édition), on les nomme : "Other Specific Feeding or Eating Disorder" (OSFED). Dans la version précédente, le DSM-IV, on les nommait : "Eating Disorder Not Otherwise Specified" (EDNOS). Il est important de préciser que l'OSFED et l'EDNOS sont, en fait, des troubles alimentaires. Encore une fois, ces termes dénotent simplement des formes d'une maladie qui ne correspondent pas aux critères restreints de l'anorexie, de la boulimie et des troubles alimentaires compulsifs. Malheureusement, en dehors du domaine de la santé mentale, peu de gens connaissent ces termes spécialisés et il peut être troublant, voire invalidant, d'être diagnostiqué avec un acronyme.

    Selon McCall Dempsey, dont les symptômes correspondaient à cette dangereuse zone floue entre une alimentation normale et de l'anorexie mentale : "A l'époque, quand j'ai été diagnostiquée EDNOS, cela n'a fait qu'amplifier la voix dans ma tête disant : Tu vois, ça ne va pas si mal. Tu n'es pas assez malade."

    Mais quels que soient le chiffre sur la balance ou la spécificité de vos symptômes de troubles alimentaires, vous pouvez trouver du soutien. Nous encourageons les gens ayant des difficultés à ne pas laisser un truc métallique sur le sol de la salle de bain ou des mots dans un livre médical, interférer avec leur possibilité d'avoir de l'aide. De nouvelles recherches indiquent que bien des techniques utilisées contre l'anorexie mentale et la boulimie (comme le traitement basé sur la famille, et les thérapies cognitivo-comportementales) peuvent soulager les personnes souffrant de presque-anorexie.

    Si vous pensez que vous, ou l'un de vos proches, avez ce type de problème, vous pouvez faire un dépistage gratuit et anonyme sur www.almostanorexic.com. Les recherches montrent que plus les personnes reçoivent des soins tôt, plus elles sont susceptibles de s'en sortir. Les chiffres indiquent aussi (et mon expérience personnelle le prouve !) qu'une guérison totale est possible."

     

     

    Cette vidéo présente l'histoire d'individus dont les vies ont été touchées par la presque-anorexie.